Bien qu'il soi quadragénaire, il n'a jamais travaillé et chôme encore. Il se débrouillait pour gagner sa vie. Mais, parfois, il recourait à l'escroquerie pour se procurer de l'argent, en se faisant passer pour un fonctionnaire de l'Etat ayant le pouvoir de placer les chômeurs. Mais, il a remarqué qu'il ne soutirait pas assez d'argent de ses victimes. La solution ? Dans la région du Souss, il y a beaucoup de fkihs spécialisés dans l'exorcisme et la découverte et l'extraction de trésors. Notre quadragénaire savait qu'ils se faisaient tellement d'argent qu'ils en sont devenus millionnaires. C'est la raison pour laquelle il a décidé de se pencher sur eux pour essayer de les avoir dans ses filets et ainsi tirer profit de leurs richesses. Pour réaliser son projet, il a quitté sa ville Safi pour rallier Agadir où il a loué un appartement au quartier Annahda. Depuis, il s'est mis à la recherche d'un fkih, sa première victime. En fait, l'ayant visité, il lui explique que sa femme semblerait être possédée par un djinn et qu'il a besoin de ses services d'exorciste. Au fil des jours, il a fait connaissance avec son fkih qui réside à Aït Melloul. Faisant partie de sa bande, une jeune femme l'a accompagné chez notre fkih au quartier Al Moustakbal. Le quadragénaire s'est fait passé pour un commissaire principal appuyant sur une fausse carte professionnelle. Il a expliqué au fkih que sa femme est possédée par un djinn. Il lui a précisé qu'il avait fait le tour de tous les fkihs à travers le Royaume, mais rien n'y a fait. Personne n'a pu la guérir. Notre fkih l'a rassuré qu'il fera tout pour la libérer de ce diable et qu'elle recouvrera bientôt sa santé. Effectivement, il l'a soumise à une première séance d'exorcisme. Avant de partir, le quadragénaire lui a remis une somme de mille dirhams. Le couple a eu trois séances et à chaque fois, il lui versait la même somme de mille dirhams. Cependant, après la dernière séance, il lui a proposé que la prochaine se passe chez lui. Le fkih a accepté à condition que la séance soit payée double, soit deux mille dirhams. Le jour J, le fkih est arrivé chez notre quadragénaire. Une fois ayant pris place sur un canapé, trois jeunes hommes l'immobilisent en lui ligotant mains et pieds. Menaçant de le tuer, ils l'ont sollicité de téléphoner à sa femme pour lui ramener la somme de 300 mille dirhams. Il s'est exécuté. Mais, il semble que sa façon de parler et l'accent pris ont semé les doutes dans l'esprit de la bonne femme qui n'a pas hésité à alerter la police. En arrivant à l'appartement de Hay Annahda, à Agadir, les enquêteurs ont découvert que le fkih était bien séquestré et sous la menace de la bande. Les trois malfrats et le faux commissaire principal ainsi que sa pseudo-femme ont été arrêtés et traduits devant la justice.