Samira vient de sortir de chez elle au quartier El Houda, à Agadir, dans l'intention de rejoindre sa sœur au quartier Lakhyam. De loin, un homme en djellaba, lui fait signe de la main. Samira remarque qu'il est accompagné de deux personnes dont une jeune femme. Samira avance vers lui et lui demande ce qu'il veut. «Je veux juste savoir où se trouve la mosquée. Cette femme n'est pas de la région et elle doit y aller afin de se débarrasser de son mauvais sort», lui confie-t-il tout en saisissant la main de la jeune femme qui baisse sa tête sans souffler mot. Quand Samira s'est apprêtée à lui indiquer la direction de la mosquée, il lui demande de s'arrêter en attendant que les djinns qui le possèdent l'informent. En même temps, l'homme en costume bleu qui se tient près du prétendu fkih avec la jeune femme, lui chuchote à l'oreille que le fkih les a croisés, lui et sa femme. Il lui explique qu'il est arrivé à leur dévoiler leurs identités et à identifier tous leurs problèmes. À ce moment, le prétendu fkih récitait des versets de Coran tout en tenant la main de la jeune femme qui ne dit rien. Tout d'un coup, il se tourne vers Samira pour lui dévoiler son prénom. Comment est-il arrivé à le savoir ? Elle ignore que l'homme avec qui elle avait engagé une conversation, à voix basse, n'est autre qu'un élément de cette bande d'escrocs dont le prétendu fkih et la jeune femme sont également des membres. Il s'agit d'une bande d'escrocs à la «Samaoui». Au fil du temps, le prétendu fkih met une petite pierre qu'il a ramassée par terre dans la main de Samira. Tout d'un coup, il lui demande de l'ouvrir. Et surprise! La petite pierre s'est transformée en amulette. En fait, il ne s'agit que d'une ruse qui a pu convaincre Samira que l'homme est bel et bien un fkih capable de faire des miracles. Celui-ci lui explique que l'amulette renferme toute la sorcellerie qu'une femme avait mise dans l'argenterie et les objets de valeur qui lui appartienne et qu'elle garde chez elle. Elle doit aller les chercher et les remettre au fkih pour les exorciser et annuler l'effet de la sorcellerie. Effectivement, elle retourne tout de suite chez elle pour ramener la somme de 80 milles dirhams. C'est l'argent que son mari avait économisé. Le fkih prend la somme d'argent et la remet à la jeune femme qui est encore en sa compagnie avec son prétendu époux. Il demande à Samira de se tourner et faire dix pas avant de se retourner pour récupérer son argent. En se retournant, elle fut surprise par la disparition de tout ce beau monde. Une plainte a été déposée auprès de la police. L'enquête diligentée a permis d'arrêter le prétendu fkih. Il s'agit du nommé Noureddine, âgé de 39 ans, ses trois complices, Halima, 35 ans, Hassan, 46 ans et Azzeddine, 40 ans. Selon l'enquête policière, la bande a commis 8 autres opérations d'escroquerie similaires que l'on qualifie de «Samaoui», surtout contre des femmes.