En cette période de la fête d'Al Aïd, les grandes villes, comme Casablanca, retrouvent un calme qui leur fait défaut pendant les autres jours d'activité tout au long de l'année. La ville devient aérée, moins polluée et avec une circulation très fluide dans toutes les artères. Dans la capitale économique, les Casablancais se retrouvent seuls pendant quarante- huit heures dans leur ville. C'est le moment opportun, disent les mauvaises langues, de cloîtrer Casablanca face au flux migratoire. La question de la pollution ne se pose plus en ces jours de fête. Les unités industrielles installées, notamment dans certains quartiers résidentiels, suspendent leur activité à l'occasion. C'est l'occasion pour la ville blanche de se remplir les poumons d'un peu d'air frais. Mis à part les nuages de fumée blanche des barbecue marocains et l'odeur du couscous qui imprègne l'atmosphère. Le nombre des voitures qui sillonnent la ville est réduit presque à la moitié. Ce qui rend facile la circulation et épargne Casablanca, au moins pendant ces quarante-huit heures, des embouteillages et des longues files dans certaines zones stratégiques de la ville. Même le vacarme disparaît momentanément. L'exemple frappant dans ce sens est le célèbre Derb Omar et Derb Ghallef. Des lieux qui d'habitude regorgent de diverses activités commerciales provoquant ainsi d'impressionnants attroupements de foule. Tout aussi étonnant que cela en a l'air, ces lieux sont métamorphosés à cette occasion. Pas autant de taxis blancs jouant au rallye à longueur de journée. Pas de crise de transport. La disponibilité des moyens de déplacement, notamment les taxis dépasse largement la demande habituelle. Les Casablancais peuvent stationner leurs véhicules en toute quiètude. Même les horodateurs, devenus depuis quelques années la bête noire des automobilistes à Casablanca, seront en vacances. Se promener en cette période de relaxation urbanistique devient un prestige. La corniche constitue à l'occasion un endroit privilégié pour les sorties en famille à n'importe quel moment de la journée. Ain Diab se débarrasse provisoirement des faux touristes qui font du coin un lieu de débauche. A cela s'ajoute cette empreinte esthétique agréable depuis le ménage effectué par les services de la wilaya dernièrement. Les parcs d'attraction, les grands boulevards et les rares lieux de loisirs n'atteignent même pas le plafond de leur capacité d'accueil. Alors qu'en temps ordinaire, ce genre de lieux succombe sous l'afflux massif des visiteurs. Elle l'aura bien mérité Casablanca. Bien que ce ne soit pas suffisant, la capitale économique en profite pour se curer les coins.