«La conjoncture actuelle et la manière dont les affaires publiques sont gérées ne nous permettent pas de rester les bras croisés. Nous devrons agir». Les propos émanent de Salaheddine Mezouar, président du RNI (Rassemblement national des indépendants). Et pour agir, Mezouar est aujourd'hui en train de mettre les dernières retouches sur une nouvelle alliance politique. Après le G8 ou l'Alliance pour la démocratie lors des dernières Législatives, le parti de la colombe lancera une nouvelle alliance qui peut être cette fois le G7. Une coalition qui comprendra vraisemblablement les mêmes partis ayant formé l'Alliance pour la démocratie sauf, bien évidemment, une seule formation politique, à savoir le Mouvement populaire, membre de la majorité gouvernementale actuelle conduite par le PJD (Parti de la justice et du développement). D'où la nouvelle appellation du G7 à la place du G8. Une première rencontre entre les deux partis initiateurs de ce projet, à savoir le RNI et le Parti travailliste, a eu lieu le week-end dernier à Essaouira. Salaheddine Mezouar et Abdelkrim Benatik, secrétaire général du Parti travailliste, ont fait le déplacement dans la cité des alizés pour joindre l'utile à l'agréable en discutant politique tout en assistant au festival de Gnaoua. «On est fiers de lancer notre nouvelle alliance politique à Essaouira», avait lancé M. Benatik. Cependant, l'annonce officielle de cette nouvelle coalition politique ne devrait intervenir que pendant le mois sacré de Ramadan. «Nous promettons au gouvernement un Ramadan politique très chaud», déclare M. Benatik. Si l'annonce officielle devrait tarder encore, c'est que les négociations sont toujours en cours avec d'autres partis politiques pour étoffer la nouvelle alliance. Des sources bien informées affirment que des canaux de communication sont toujours ouverts notamment avec l'USFP (Union socialiste des forces populaires). Mais des responsables au sein du parti de la rose sans nul doute préoccupés par les résultats du 9e congrès national du parti, hésitent encore à rejoindre la future alliance. Pour rappel, les dirigeants de la défunte G8 n'avaient pas réussi à convaincre l'USFP de les rejoindre à la veille des élections législatives en novembre 2011. Aujourd'hui encore, la majorité des partis de l'Alliance pour la démocratie, sauf le Mouvement populaire, se trouve dans l'opposition aux côtés de l'USFP, mais ils n'ont pas réussi à coordonner leur action au Parlement pour autant. En attendant les résultats des négociations et l'annonce officielle de l'alliance, le RNI et ses alliés semblent décidés à aller jusqu'au bout de leur entreprise en vue de gagner un maximum de sièges dans les prochaines échéances électorales. Le but est de parvenir à une représentativité solide aux niveaux local et régional, mais également de garder le contrôle de la Chambre des conseillers au Parlement dominée aujourd'hui par l'opposition. Les résultats du G8 lors de dernières Législatives ne semblent pas déranger outre mesure les instigateurs de la nouvelle alliance. Considérée comme une défaite par les observateurs de la scène politique, les chefs partisans y voient une expérience qu'ils comptent bien améliorer dans les prochaines élections. Reste à savoir quelle sera la réaction du PJD et ses alliés au Parlement après l'annonce de l'alliance.