Près de 200 personnes ont été tuées mercredi matin quand un train de marchandises a explosé avec sa cargaison de soufre, d'essence et de fertilisants au nord-est de l'Iran. Près de 200 personnes ont été tuées mercredi matin quand un train de marchandises a explosé avec sa cargaison de soufre, d'essence et de fertilisants au milieu des villages proches de Neishabour. Selon les autorités de la province de Khorassan, aux confins turkmènes et afghans, le convoi, à l'arrêt dans la gare d'Aboumoslem, s'est détaché dans la nuit de sa locomotive, peut-être à cause de secousses sismiques. Un peu plus loin, dans une gare, 48 voitures se sont couchées, dont un ensemble détonant de 17 wagons de soufre, 6 d'essence, 7 d'engrais et 10 de coton. Vers 04H00 locales (0H30 GMT), pour une raison inconnue, le feu s'est déclaré. "Alors que le feu était maîtrisé à 90%, l'accumulation de gaz a provoqué l'explosion à 09H37 (06H07 GMT)", a indiqué Mohammad Maghdori, gouverneur général adjoint de la province de Khorassan et responsable des urgences, cité par la télévision d'Etat. "Selon un décompte précis", 182 personnes qui combattaient les flammes, des officiels présents, des curieux ont été tués, et 350 personnes ont été blessées, a-t-il dit, confirmant des chiffres qu'il avait auparavant revus à la baisse. Un de ses collaborateurs, Vahid Baragtchi, avait indiqué un peu plus tôt que plus de 200 personnes avaient trouvé la mort. Le train a explosé sur le remblais dans la gare où il s'était renversé au milieu des villages de Hachémabad, Dehno et Abdolabad. La télévision a montré des images du convoi fracassé. Les localités ont subi de gros dommages. Trois hélicoptères ont été dépêchés sur les lieux pour soutenir les ambulances évacuant les blessés. La déflagration a été entendue à environ 75 kilomètres dans la capitale provinciale de Machhad. "C'est un désastre de grande ampleur, plus grande que nos premières évaluations", a déclaré Vahid Baragtchi, "les secours essaient d'évacuer plus de 350 blessés vers les hôpitaux de Machhad et Neishabour", la grande localité proche. "L'explosion s'est produite au moment où les pompiers et les secours combattaient les flammes", a-t-il ajouté. Selon ses informations, 51 wagons se sont détachés de leur locomotive dans la nuit. Il a imputé l'incident à des secousses dont il n'a pas précisé la nature. A cette heure approximativement, l'Institut de géophysique de Téhéran a signalé un séisme de 3,6 degrés sur l'échelle ouverte de Richter, exactement dans la même région. En gare dite de Khayam, d'après le célèbre poète persan, 48 voitures se sont couchées. Quand elles se sont enflammées, "des efforts considérables ont été déployés pour éteindre l'incendie et évacuer les villages avoisinants", a rapporté le gouvernorat, "malheureusement, à 09H37, les citernes d'essence ont explosé". Le gouverneur de Neishabour, Mojtaba Farahmand, et le responsable local du réseau d'électricité, Morteza Fahrian, ont été tués. "J'ai aussi entendu dire que d'autres officiels locaux sont morts brûlés", a déclaré Mohammad Maghdori. Selon l'agence officielle Irna, le secteur a été bouclé en raison du risque de nouvelles explosions. Les officiels ont appelé au don de sang. Une enquête a été ouverte sur les causes du drame, qui risque de révéler de graves manquements à la sécurité. Jusqu'alors le transport ferroviaire passait pour l'un des plus sûrs en Iran, comparé à la route et à l'avion. Il s'agit du deuxième désastre affligeant la République islamique en un peu moins de deux mois, après le séisme qui a fait au moins 43.000 morts dans la région de Bam (sud-est de l'Iran) le 26 décembre.