La «feuille de route» élaborée par le quartette, Etats-Unis, Russie, ONU, UE, qui définit les conditions nécessaires à la création d'un Etat palestinien, apparaît définitivement compromise. Un autre coup dur pour le processus de paix au Proche-Orient. «La feuille de route» est définitivement compromise. Dimanche, Israël et les islamistes du Hamas ont rejeté une proposition palestinienne de cessez-le-feu alors que planait la menace d'une opération terrestre israélienne dans la bande de Gaza, après un tir de roquette palestinien en profondeur sur le territoire israélien. Le Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas est entre l'enclume des pressions israéliennes et celles de la maison blanche et le marteau des organisations palestiniennes. Après une semaine marquée par la reprise des attentats en Israël, les Palestiniens ont annoncé samedi qu'ils tenteraient de négocier un nouveau cessez-le-feu engageant cette fois les groupes armés palestiniens et Israël. Dans ce cadre, M. Abbas a lancé un plan d'action contre les activistes palestiniens. Les forces de l'ordre palestiniennes ont condamné samedi trois tunnels utilisés par des trafiquants d'armes dans la bande de Gaza pour tenter d'enrayer le nouveau cycle de la violence. Il s'agit d'une première initiative dans la mise en oeuvre d'un plan d'action contre les activistes palestiniens approuvé par le Premier ministre Mahmoud Abbas, a précisé un responsable des services de sécurité. Des habitants de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, ont fait état d'une activité policière intense dans des maisons où se trouveraient les entrées de tunnels passant sous la frontière contrôlée par Israël. L'armée israélienne a fréquemment démoli des habitations frontalières en faisant valoir qu'elles abritaient de tels passages. Le président américain George W. Bush a d'ailleurs rappelé vendredi que cette exigence était essentielle dans la mise en oeuvre de la « feuille de route » vers la paix qui prévoit un règlement définitif du conflit à l'horizon 2005, avec à la clé la création d'un Etat palestinien. L'autorité palestinienne a pour sa part clamé son impuissance tant que les forces israéliennes poursuivront leur politique «d'assassinats ciblés» envers les activistes palestiniens. Les violences se sont multipliées ces derniers jours après l'assassinat jeudi par Israël d'un chef du Hamas, Abou Chanab, en représailles à un l'attentat suicide d'Al Qods. Le Hamas a publié un communiqué dans lequel il demande à « toutes (ses) cellules de combattants en Palestine de frapper dans tous les coins de l'Etat sioniste ». C'est l'objectif du Premier ministre israélien Ariel Sharon. Ils provoquent les Palestiniens et lorsqu'ils réagissent, il les traite de terroristes et lance son infernale machine de guerre. Un haut responsable palestinien a déclaré que le négociateur palestinien Saëb Erekat a demandé à l'émissaire américain John Wolf lors d'une réunion en Cisjordanie de faire pression sur Israël pour que l'Etat sioniste mette fin aux représailles militaires afin que «l'Autorité palestinienne puisse prendre des mesures contre les militants». Des responsables palestiniens ont formulé l'espoir de renégocier une nouvelle trêve tripartite avec les activistes en remplacement d'un cessez-le-feu unilatéral dénoncé par ces derniers après l'assassinat de Chanab.