George W. Bush a profité de son passage à Séoul pour appeler la Corée du Nord, récemment accusée de faire partie d'un «axe du mal», au dialogue avec Séoul et à un changement de politique militaire… Le président américain n'a pas l'intention d'abandonner sa politique de fermeté à l'égard de Pyongyang, mais ne compte pas envahir la Corée du Nord. C'est en tout cas le message qu'il a tenté de transmettre mercredi à Kim Dae-jung, président de la Corée du Sud et son homologue nord-coréen Kim Jong-il. S'exprimant après deux heures de discussions avec son homologue sud-coréen à Séoul, le chef de la Maison-Blanche a ainsi souligné qu'il soutenait la volonté de rapprochement de Kim Dae-jung à l'égard de la Corée du Nord, en dépit de ses «profondes inquiétudes» concernant les armes de destruction massive de Pyongyang. Lors d'une cérémonie à la gare de Dorasan (à 500 m de la frontière fortifiée) - dont la ligne ferroviaire est coupée depuis la guerre de Corée (1950-1953) -, George W. Bush a ainsi exhorté Pyongyang à ouvrir ses frontières avec le sud de la péninsule. «Cette route peut rapprocher les peuples situés de part et d'autre de cette terre divisée» a-t-il commenté, ajoutant que ces « gens veulent vivre en liberté et dans la dignité, sans la menace de la violence, de la famine et de la guerre». «J'espère qu'un jour prochain, cet espoir deviendra réalité» a enfin déclaré le président américain tout en assurant que «le peuple coréen trouvera en l'Amérique un ami fort et de bonne volonté». Aux espoirs du peuple, George W. Bush a voulu opposer la politique du régime nord-coréen qui privilégie armement et militarisation aux dépens de sa population. «Le Nord devrait en finir, a-t-il ainsi insisté. Les enfants coréens ne devraient jamais être affamés alors qu'il faut nourrir une immense armée». Légitimant ainsi sa politique de fermeté à l'égard de celle qu'il considère comme un maillon de «l'axe du mal» terroriste, le chef de la Maison-Blanche s'est une nouvelle fois montré déterminé. «On ne doit pas permettre aux régimes les plus dangereux du monde de nous menacer avec les armes les plus dangereuses au monde», a-t-il alors cru bon de préciser. De son côté, le président sud-coréen a remercié M. Bush d'avoir soutenu sa politique de «rapprochement» à l'égard de Pyongyang et a souligné leur position commune concernant l'armement nord-coréen. «Nous sommes également convenus que l'objectif est de résoudre rapidement la question des armes de destruction massive et missiles nord-coréens par le dialogue», a-t-il affirmé. Avant de rejoindre la Chine ce jeudi (pour une visite de deux jours), George W. Bush a effectué un voyage en hélicoptère qui l'a conduit jusqu'à la zone démilitarisée (DMZ) séparant les deux Corée, un «no man's land» de 243 km de long et 4 km de large, complètement miné et gardé par près de deux millions de soldats des deux côtés. Les Etats-Unis disposent actuellement de 37.000 soldats basés en Corée du Sud…