Les accusations portées par les Etats-Unis quant à la présence de membres d'Al-Qaïda en Iran, ont été relayées mercredi par les déclarations d'un responsable afghan. Des éléments d'Al-Qaïda traqués par les forces américaines prendraient la fuite vers l'Iran, par le Sud de l'Afghanistan, empruntant les routes traditionnelles de la drogue… Ces nouveaux soupçons à l'égard de l'Iran, qui a confirmé avoir arrêté certains d'entre eux, ont été donnés par Khalid Pashtoon, proche collaborateur du gouverneur de Kandahar, Gul Agha. Il a d'ailleurs même accusé l'Iran d'accueillir complaisamment les hommes d'Oussama Ben Laden, ainsi que des responsables du régime déchu des Taliban. M. Pashtoon a aussi fait état mercredi de «camps spéciaux» iraniens pour ces islamistes aux confins de l'Afghanistan et du Pakistan, une zone où leurs réseaux seraient encore très actifs. Une région frontalière où le contrôle est aussi compliqué par les rivalités entre les chefs locaux afghans, notamment entre celui de Kandahar et son voisin d'Hérat. Selon la nouvelle administration de Kandahar (Sud-Est), ancien fief des Taliban, les islamistes afghans et arabes vont et viennent à leur gré sur cette portion de frontière. «L'ingérence iranienne est quotidienne», a affirmé M. Pashtoon. Ce que les autorités de Téhéran démentent catégoriquement. Un responsable de la commission de la sécurité du Majlis, Mohsen Tarakchvan, a toutefois reconnu mercredi - dans le journal Khorasan - que des éléments d'Al-Qaïda ont fui en Iran, où, dit-il, «ils sont traqués et arrêtés par les forces de sécurité». Mercredi encore, l'envoyé spécial de Washington pour l'Afghanistan, Zalmay Khalilzad, a déclaré que les Etats-Unis avaient «remis les informations dont il disposent (à l'Iran) (...) quant à la présence d'Al-Qaïda et ses déplacements en Iran». Ces informations ont, selon lui, été données à des diplomates iraniens lors de pourparlers multilatéraux sur l'Afghanistan. Il a aussi affirmé que dans l'entourage de l'ayatollah Ali Khamenei, certains avaient apporté leur aide pour l'armement et le financement de groupes en Afghanistan afin de décourager la coopération avec le gouvernement intérimaire.