Nos terrains de football sont minés par de mauvais choix stratégiques. On a boudé l'école française. Depuis, les échecs se suivent et se ressemblent. Alors que les dirigeants s'incrustent. «Celui qui nie son passé est condamné à le revivre » dit-on. Certes, l'équipe de France de football a raté la coupe du monde de 1994 aux Etats-Unis, après sa défaite face à la Bulgarie, mais elle a retenu la leçon… Aujourd'hui, pour les Tricolores, cette débâcle n'est plus qu'un simple mauvais souvenir. Il faut dire que l'ex-sélectionneur français, Aimé Jacquet, a su gérer cette crise aussi bien dans le fond que dans la forme. C'est lui qui a révolutionné le football français. La stratégie mise en place a été payante à plusieurs niveaux. La fédération, les responsables et les joueurs en ont récolté les fruits. Champion du monde en 98 et d'Europe en 2000, les coéquipiers de Zinedine Zidane ont, depuis, vu leurs cotes aller crescendo dans les différents championnats européens avec tout ce que cela a comme retombées économiques, en terme de rentrés de devises, surtout après la fin de carrière des joueurs. Le pays des trois principes a même un représentant au sein de la FIFA, qui n'est autre que l'ancien n°10 des Bleus Michel Platini. Mais le plus étonnant dans tout cela, c'est la démission de celui qui a boosté le football français : Aimé Jacquet. Celui qui a été accusé de tous les maux, pendant la phase de restructuration du onze tricolore, a fini par prendre sa revanche sur la presse française. Et de quelle manière ! Juste après avoir remporté la coupe du monde, il a décidé de rendre son tablier. Sortie honorable d'un cadre technique qui a marqué l'histoire du football français. Une décision volontaire que nul n'aurait eu le courage de le faire, en tous les cas pas chez nous. Au Maroc, on gère le sport comme on gère la politique. Des responsables inamovibles, impunis, protégés, corrompus…Pour résumer le tout, on a affaire des gens à caractère parasitaire. À recenser le nombre de déroutes qu'a connu l'équipe nationale, depuis 1986, aussi bien en coupe du monde qu'en coupe d'Afrique, la logique veut qu'une vraie politique de football doive s'imposer. Or, force est de constater que nos responsables s'investissent beaucoup plus en équipe nationale qu'en championnat. Histoire de véhiculer l'image du Maroc, comme une grande nation de football. Néanmoins la réalité est autre. Résultat : tous les joueurs veulent porter les couleurs nationales, notamment en coupe du monde. Et là c'est une autre paire de manche. Pour les joueurs évoluant aussi bien en championnat national qu'en Europe, la coupe du monde reste une occasion à ne pas rater pour changer de cieux. Pour les courtiers, dits managers pour la circonstance, c'est l'aubaine tellement attendue. Nos responsables ont toujours, privilégié l'équipe nationale au détriment des clubs nationaux. Pourtant, l'occasion de relancer le football national s'est présentée à maintes reprises, notamment lorsque la FRMF avait comme conseiller un grand nom du football français, Michel Hidalgo. À l'époque, il y avait beaucoup de projets en gestation : des centres de formation, transfert du savoir-faire et de l'expertise des Français en la matière, etc. En définitive tout ce qui a permis aux Bleus de devenir ce qu'ils sont maintenant, est parti en fumée comme si rien n'était. Par contre d'autres nations de football n'ont pas laissé passer cette occasion, notamment le Sénégal et la Côte d'Ivoire. Résultat : le football africain avance à grands pas, le nôtre recule autant!