Le Conseil d'administration de l'OCP s'est réuni mardi dernier. Au menu, l'examen de l'exercice 2002, le budget de clôture pour 2003 et les projections pour 2004. La nouvelle configuration du marché des phosphates à l'international se répercute dans le bilan de l'Office chérifien des phosphates (OCP). C'est ce qui se déchiffre dans la présentation faite, mardi, par Mourad Chérif sur les réalisations du groupe durant l'exercice 2002, les prévisions de clôture pour l'année 2003 et les budgets de fonctionnement et d'investissements prévus pour 2004. Le Directeur général de l'Office fait état d'une progression de 1,5% des exportations en 2002, portant la part marocaine dans le commerce mondial des phosphates à 28%, contre 27,2 une année plus tôt. Le Maroc se maintient de ce fait dans sa position de premier pays exportateur mondial de phosphates sous toutes ses formes avec un chiffre d'affaires de 14,918 milliards de dirhams. En 2002, l'OCP a exporté 11, 14 millions de tonnes de phosphate brut, 1,5 million de tonnes d'acides phosphoriques et 2,196 millions de tonnes d'engrais ainsi que 117 082 tonnes d'acide purifié. Sur le marché intérieur, le groupe a écoulé 346 208 tonnes d'engrais, 782 tonnes d'acide phosphorique, 296 tonnes d'acide purifié et 100 tonnes d'acide purifié. Néanmoins, les tendances futures du marché mondial restent difficiles à maîtriser. De nouveaux concurrents sont venus s'ajouter aux producteurs classiques et les anciens pays récepteurs ne sont plus les mêmes. Les concurrents sur l'Inde, marché de référence, ont pour nom, la Floride (USA), mais aussi l'Afrique (Sénégal et Togo) et la Jordanie. Face à ces aléas, la courte progression des exportations marocaines est une performance, d'autant que, durant l'année 2002, le marché mondial s'est encore contracté de 1,1%, poursuivant sur la même tendance amorcée depuis 1999. L'acquisition d'une unité de production d'engrais indien Brilan, présente dans le capital de IMACID au Maroc, a été déterminante, permettant notamment à l'Office de s'ouvrir sur de nouveaux débouchés pour les phosphates et les acides phosphoriques. Structure importante dans les exportations marocaines avec un poids de 15 à 18% , l'OCP participe dans le PIB à hauteur de 2% à 3%. L'heure est désormais à la synergie et au partenariat à l'international. Le groupe prospecte de telles formes de relations à tous les niveaux. Il s'agit, comme l'a précisé Mourad Chérif, de consolider les acquis et d'ouvrir la porte à d'autres opportunités de croissance et de développement. Sur le plan social, l'objectif du groupe est l'accession de la propriété pour son personnel. L'OCP a procédé à la fermeture de sa caisse de retraite interne depuis 2001. Toutes les nouvelles recrues sont affiliées au RCAR. Sur la période 2004-2008, les investissements prévus portent sur une enveloppe de 8 milliards de dirhams. D'ici cette date, l'OCP, première entreprise marocaine avec 28 000 salariés sera face à de nouveaux tournants. évoluera-t-il vers de nouveaux statuts ? En tout cas, les gisements de croissance sont là. Le Maroc possède les trois quarts des réserves mondiales de phosphates, évaluées à 80 milliards de tonnes. Plus de la moitié de la production (20 millions de tonnes en moyenne) est directement exportée vers l'Europe occidentale. La valorisation concerne la production d'engrais et de l'acide phosphorique, deux produits destinés à l'export. Le tendon d'Achille du secteur des phosphates est le même que celui de la plupart des autres industries : le Maroc importe environ 90% de son énergie primaire, malgré le développement des centrales hydroélectriques et thermiques à Jorf Lasfar et à Mohammedia. L'avenir passera certainement par la résolution de cette équation structurelle. Les différents investissements consentis dans les projets de Jorf Lasfar ces dernières années, montrent que l'Office chérifien, prend de plus en plus en compte cette question. Reste que, dans le futur immédiat, c'est d'abord sur la valorisation des exportations (50% des produits exportés sont à l'état brut), que l'OCP doit remporter ses premières batailles. Des considérations que l'on retrouve par ailleurs, dans le plan 2004-2008 dévoilé lors de ce Conseil d'administration.