Nous sommes à Tiflet, à cinquante-six kilomètres km de Rabat. Pas loin du souk hebdomadaire, un berger garde son troupeau dispersé en pâturage, l'après-midi de ce vendredi 18 mai. Nous sommes à Tiflet, à cinquante-six kilomètres km de Rabat. Pas loin du souk hebdomadaire, un berger garde son troupeau dispersé en pâturage, l'après-midi de ce vendredi 18 mai. Tout d'un coup, il aperçoit un peu loin de lui, deux personnes, un homme et une femme, à moitié cachés par l'herbe. L'homme en pantalon et jacket blanc cassé s'accroupit en tenant de sa main droite une forme qui ressemble à un nourrisson et la femme en djellaba grise et foulard mauve, se tient à son côté le fixant de regards bizarres. Le berger s'approche d'eux essayant de ne pas attirer leur attention. Il remarque que l'homme étouffe de sa main, un nourrisson avant de le mettre dans une valise. Doucement, il recule pour alerter son ami qui se trouve un peu loin de lui. Ils décident ensuite d'attaquer le couple qu'ils renversent par terre et appellent deux autres jeunes hommes en passage pour les assister. Ces deux derniers se chargent d'alerter la police qui n'a pas tardé à venir. Les limiers de Tiflet ouvrent la valise et découvrent le corps d'un bébé, une fillette qui encore en vie. La fillette a été évacuée vers l'hôpital local. Examinée, le médecin décide qu'elle soit conduite vers l'hôpital des enfants à Rabat. Malheureusement, elle rend l'âme en cours de route. Dans un bureau, à l'intérieur du commissariat de police, l'homme et la femme, la cinquantaine, ont été soumis aux interrogatoires. Les deux ont avoué que la défunte était leur petite-fille. Les deux mis en cause affirment qu'ils sont issus de la région d'Oulmés, mais ils ont conduit leur fille qui était enceinte d'une relation extraconjugale, vers une clinique de la ville de Khémisset. Elle y a mis le nouveau-né. Ce bébé indésirable puisque même son père, un Marocain résident à l'étranger, n'avait pas l'intention d'épouser sa mère. Bref, c'était la honte pour les deux grands-parents. Et la solution ? Se débarrasser du nourrisson. Sortie de la clinique, la mère s'est vue interdite de prendre sa fillette dans ses bras. Sa mère et son père l'ont conduite vers la gare routière et lui ont payé un billet pour retourner à Oulmés. Quant à eux, ils ont pris un autre autocar, à destination de Tiflet, là où ils devaient se débarrasser de leur petite-fille en la tuant et l'enterrant. Dimanche 21 mai, les deux grands-parents ont été conduits vers la scène du crime pour reconstituer leur acte ignoble. Et le lendemain, ils ont été traduits devant le parquet général près la Cour d'appel de Rabat.