ll n'est pas rare de trouver dans nos rayons des viandes qui diffèrent de nos habitudes: autruches, canards, lapins... En quelques années, ces viandes ont su s'imposer dans nos habitudes de consommation mais restent encore occasionnelles et certains consom-mateurs ont une appréhension quant à leur goût. Les viandes atypiques séduisent les consommateurs marocains. ll n'est pas rare de trouver dans nos rayons des viandes qui diffèrent de nos habitudes : autruches, canards, lapins... En quelques années, ces viandes ont su s'imposer dans nos habitudes de consommation mais restent encore occasionnelles et certains consommateurs ont une appréhension quant à leur goût. Après les bovins et les ovins, la viande de lapin est de loin la plus consommée. En 2011, près de 14.000 tonnes de viande de lapin ont été contrôlées par les services vétérinaires contre 60,5 tonnes en 2010 soit une hausse de plus de 231% d'après les statistiques de l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). La viande cameline continue d'être très appréciée par les Marocains. Selon les chiffres de l'ONSSA, 4295 tonnes ont été contrôlées en 2011 contre 2350 en 2010 dans les 160 abattoirs que compte la filière. «Cette viande qui coûte 60 DH le kilo est consommée essentiellement par les habitants des régions du Sud. En dehors de ces régions, il n'y a pas d'offre», affirme Abderrahman Benlekhal, chef de division de développement des filières animales au sein du ministère de l'agriculture. Parmi les autres viandes atypiques, on retrouve la viande de cheval qui est connue pour sa faible teneur en cholestérol. En 2011, 870 tonnes ont été contrôlées par l'ONSSA contre 613 tonnes en 2010. C'est moins qu'en 2009 où 928 tonnes avaient fait l'objet de contrôle. «Depuis quelques années, la consommation de cette viande est stationnaire. On note une certaine réticence de la part des consommateurs bien que cette viande soit accessible. Il faut compter entre 35 et 40 DH le filet et 40 DH pour le kilo de viande hachée», note M. Benlekhal. Quant à la viande d'autruche, celle-ci connaît depuis quelque temps un véritable engouement. «L'élevage d'autruche a débuté il y a une dizaine d'années. Le Maroc compte actuellement 7 élevages», précise-t-il. Si les élevages sont encore peu nombreux, la raison principale est attribuable au fait qu'un élevage d'autruche nécessite un investissement très lourd. Il faut aussi noter que l'autruche est un animal peu généreux. Pour un poids supérieur au quintal, elle ne donne que 30 kg de chair consommable. Cela dit, d'autres produits issus de l'autruche peuvent être commercialisés tels que le cuir ou les plumes. La faible consommation. de cette viande s'explique en partie par son coût élevé. «La viande d'autruche coûte plus de 150 DH le kilo. Celle-ci est accessible uniquement aux consommateurs les plus aisés», souligne M. Benlekhal. Il faut aussi relever que la consommation de cette viande ne figure pas dans les habitudes alimentaires des Marocains. Selon les derniers chiffres de l'ONSSA, 236 tonnes ont été consommées en 2011 contre seulement 7,2 tonnes en 2010. Cette viande est destinée principalement à la transformation, aux restaurants et aux hôtels. Celle-ci est également commercialisée dans les grandes et moyennes surfaces. Concernant la viande porcine, 178 tonnes ont été abattues en 2011 contre 117 tonnes en 2010. «Le Maroc compte une dizaine d'élevages répartis entre Casablanca, Mohammedia, Rabat et Agadir», indique-t-il. Cette viande réservée aux étrangers et aux touristes est très présente dans les grandes surfaces sous formes de jambon, saucisson, filet… Enfin, 219 tonnes de viandes de canard ont été consommées en 2011 alors qu'une année auparavant 213 tonnes avaient été contrôlées.