Les nouvelles technolo-gies se font peu à peu une place importante dans la stratégie communicationnelle des partis. La campagne électorale s'adapte à l'ère des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Le temps des campagnes classiques consistant exclusivement à distribuer des tracts et à parcourir les ruelles pour contacter les citoyens semble être révolu. Le travail se fait aujourd'hui beaucoup plus sur les réseaux. «Nous avons actuellement au Maroc près de 3,5 millions de facebookers. Supposant que chacun de ces derniers transmet les informations qu'il reçoit sur ce réseau à trois autres personnes c'est presque la masse électorale», souligne Younès Sekkouri, secrétaire régional du PAM à Rabat. Le propos de cet expert en communication suffit à démontrer l'importance et surtout la nécessité du recours aux nouvelles technologies dans le cadre de la campagne. D'ailleurs, les partis politiques donnent l'impression d'avoir compris le message. Chacun de nos partis politiques qui sont en compétition pour décrocher des sièges au sein de la Chambre des représentants a prévu l'usage massif des nouvelles technologies pour tenter de convaincre les électeurs. Au menu, la distribution des CD, la création des web-télés notamment sur Youtube, les groupes Facebook et Twitter, la création de sites Internet, l'envoi des SMS, l'usage des E-mails, entre autres. Des partis comme le Parti de la justice et du développement (PJD) est allé encore plus loin. Le parti islamiste s'était offert les services d'un studio privé et a enregistré d'avance tous les spots télévisés destinés à paraître sur les médias publics dans le cadre du temps d'antenne. Aussi, le PJD a mis à la disposition de ses candidats des centaines de milliers de CD mettant en exergue le rendement du parti au Parlement pour les distribuer. «Dans le cadre du contact direct avec les citoyens, on a pas le temps pour expliquer tout. C'est pour cela qu'on a opté pour la distribution de CD contenant une vidéo de 40 minutes. L'électeur aura plus de temps pour regarder cette vidéo à la maison», explique M. Daoudi. En outre, le parti a mis en place un groupe spécial chargé de mener une campagne sur Facebook. Pour le Parti du progrès et du socialisme (PPS), c'est aussi la nouvelle technologie qui prime. En plus du site officiel du parti mis à jour quotidiennement lors de la campagne en cours, le service communication du PPS a créé un site faisant connaître l'ensemble des candidats du parti selon les circonscriptions. Le PPS a mis en place dernièrement une cellule qui travaille sur une base de données d'un million d'E-mails. Cette cellule est chargée d'adresser régulièrement des E-mails contenant des supports. Aussi, en plus des tracts imprimés, les candidats du parti du livre utilisent les CD pour faire connaître aux citoyens le projet du parti. «Nous avons choisi d'entamer une campagne électorale moderne en l'adaptant à l'essor technologique qu'il y a en matière de diffusion de l'information. Nous assurons une forte présence dans le cadre des sites Internet et sur les réseaux sociaux», indique Rachid Roukbane, membre du bureau politique du PPS. Pour ce qui est du Parti authenticité et modernité (PAM), ce parti s'active fortement sur les réseaux sociaux et a même fait appel à certains experts en communication afin de mener une campagne moderne à tous les niveaux. Les domaines d'action du parti du tracteur concernent, selon M. Sekkouri, «Twitter qui englobe des déclencheurs d'information et qui nécessite une mobilisation particulière, Facebook qui regroupe plusieurs groupes de sympathisants du PAM et les journaux électroniques qui garantissent une circulation rapide de l'information». Ceci dit, les nouvelles technologies se font peu à peu une place importante dans la stratégie communicationnelle des partis. Selon M. Sekkouri, on assiste actuellement à un changement de paradigme de l'action politique. «Cette nouvelle architecture de diffusion de l'information est en train de remettre en cause le modèle de légitimité des partis classiques», souligne-t-il.