Une grève qui ne fait pas l'unanimité des ouvriers et qui a causé la colère des citoyens qui n'ont pas apprécié le timing. Lorsque les éboueurs d'Oujda entrent en grève le jour de l'Aïd Al-Adha et organisent des sit in de protestation au niveau du siège de la société qui les engage et devant la commune urbaine d'Oujda, cela engendre des accumulations outrancières des ordures dans et autour des poubelles. Plusieurs places et carrefours se sont transformés en dépotoir public. Un paysage de désolation qui exhale des odeurs désagréables. C'est ce qui s'est produit le jour de l'Aïd, en dépit des efforts appréciés d'ouvriers non grévistes qui ont essayé de sauver les meubles malgré leur effectif réduit. «Le conflit opposant la section locale d'un syndicat à l'administration semble prendre des proportions inexplicables à l'approche des élections», avancent plusieurs observateurs. Au fait, les ouvriers affiliés à l'UMT sont en grève pour une semaine : du 4 au 11 novembre. Ils revendiquent la réintégration d'un ouvrier suspendu par la société Sita El Beida. Cette dernière refuse car la personne en question a commis des fautes professionnelles et elle fait l'objet de réclamations des citoyens, précise-t-on auprès de la direction de cette société. Fait que ne conteste pas Yahia Ghersella, secrétaire local de l'UMT et délégué syndical. En revanche, il ne comprend pas que la direction refuse de discuter avec les représentants de l'UMT en revanche elle accepte de le faire avec ceux de l'UGTM. Il accuse la direction de recourir à des saisonniers et les chauffeurs de la commune urbaine pour casser leur mouvement de grève. «Il y a aussi le cas des 70 ouvriers de «Tectra» qui ne perçoivent pas les mêmes indemnités que ceux de Sita El Beida. De plus, certains camions de ramassage des déchets ne sont pas en bon état, ce qui menace la sécurité des ouvriers». Et d'ajouter : «On s'excuse auprès des habitants de la ville de faire cette grève lors de l'Aïd Al-Adha, mais on est obligés après que les voies du dialogue soient fermées». Données contestées au niveau de la direction qui affirme respecter toutes les clauses du contrat qui la lient à la commune urbaine, notamment pour ce qui est du volet social. Elle explique que sur les 492 ouvriers engagés par Sita El Beida, moins de 150 ouvriers sont en grève. «La grève déclenchée par certains ouvriers est illégale», explique Lahcen Biji, directeur local de Sita El Beida. C'est ce que corrobore l'association Fraternité des ouvriers de la même société qui «fustige les comportements de certains syndicalistes ayant entamé une grève à un moment où la population a le plus besoin d'eux». Le droit au travail semble aussi bafoué lorsque des grévistes refusent à d'autres ouvriers le droit au travail et leur interdisent de quitter le siège de la société pour effectuer leurs ramassages quotidiens. D'ailleurs plusieurs d'entre eux ont déposé des plaintes auprès du procureur du Roi demandant leur protection.