Le dixième Congrès de la Jeunesse istiqlalienne se tiendra à Fès, les 6, 7 et 8 février. Mohamed Taha, candidat à l'élection du Bureau exécutif (19 sièges) estime que ce sera l'occasion d'injecter du sang neuf dans cette organisation. Taha est également membre du comité central du parti. ALM : Vous êtes candidat au Bureau exécutif de la Chabiba istiqlalienne. Quels sont, pour vous, les enjeux de ce dixième congrès? Mohamed Taha : Tout d'abord, se sera l'occasion de renouveler les structures de la Chabiba et d'y injecter du sang neuf. Par ailleurs, le dixième congrès nous permettra de faire le point sur la situation politique générale au Maroc, du parti de l'Istiqlal et des rapports qu'entretient la Chabiba avec les organisations de la jeunesse marocaine et internationale. Enfin, il s'agira, pour nous, de présenter un programme d'action pour les quatre prochaines années. Quelle est votre position concernant la situation politique au Maroc? Je pense que des avancées certaines ont été réalisées en matière politique. Les changements ont débuté avec le gouvernement de l'alternance et se poursuivent aujourd'hui. Nous avons un Roi jeune. Nous devons donc accompagner son action, faire preuve de sagesse et éviter toute précipitation. Les jeunesses sont souvent considérées comme des structures beaucoup plus symboliques qu'autre chose. L'Istiqlal fait-il exception? Je ne sais pas comment sont véritablement traités les jeunes dans les autres partis politiques. Mais ce qui est sûr, c'est que la Chabiba de l'Istiqlal a joué un rôle important dans la vie du parti. Elle a donné naissance à plusieurs cadres politiques, dynamiques et dont l'efficacité n'est plus à prouver au sein de l'Istiqlal. C'est le cas, notamment d'Abdellah Bakkali, Ahmed Khalil Boucetta, Hassan Abdelkhalek ou Toufiq Hjira. Tous les militants de la Chabiba sont des responsables potentiels du parti et de l'Etat. Par ailleurs, jamais le parti de l'Istiqlal n'a imposé quoi que ce soit à sa jeunesse. Celle-ci fait régulièrement des propositions au parti sur bon nombre de sujets. D'où, parfois, des prises de positions de la Chabiba nuancée par rapport à celles du parti. Qu'en est-il des rapports qu'entretient la Chabiba avec les jeunesses des autres partis politiques? Grâce à l'action de tous les membres du bureau exécutif sortant, la jeunesse istiqlalienne a élargi le champ de ses contacts. Nous avons constitué une sorte de pôle avec les jeunesses de l'USFP, du PPS et du GSU. La Chabiba istiqlalienne est considérée comme le fer de lance de ce groupement puisque nous avons organisé plusieurs manifestations en commun. Toutefois, notre action a été freinée par la crise qui a secoué la jeunesse de l'USFP. Et la jeunesse du PJD? Je tiens à préciser, tout d'abord, que la jeunesse istiqlalienne puise ses valeurs des préceptes sacrés de l'Islam. Ces valeurs sont résumées dans la lettre de feu Allal El Fassi au congrès constitutif de la Chabiba en 1956. Pour ce qui est de la jeunesse du PJD, nous coordonnons avec elle dans des cas très précis, qui concernent les grandes affaires du monde arabe et musulman. C'est le cas notamment à l'occasion d'une manifestation pour la défense du peuple palestinien. Quelle est la position de la Chabiba istiqlalienne concernant la réforme constitutionnelle? Effectivement, c'est un sujet qui a été débattu et qui le sera encore plus lors du dixième congrès. Nous estimons, à la Chabiba istiqlalienne, que l'heure est venue d'activer certaines dispositions constitutionnelles. J'entends par cela, par exemple, la création du Conseil économique et social ou la dynamisation du processus de régionalisation. Dans tous les cas, notre principe est clair: une réforme constitutionnelle, oui, mais en accord avec SM le Roi, garant de l'unité nationale. C'est une position qui devrait être prise par chaque parti démocratique et nationaliste.