À fin août 2011, les exportations automobiles ont marqué un pic historique. Elles ont grimpé de 30,8% pour se situer autour de 14,4 milliards de dirhams. Le paysage commercial international affronte, jour après jour, les tornades de la crise financière. Face aux risques de détérioration budgétaire, les économies mondiales planent dans l'incertitude. Compte tenu de cette conjoncture, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a revu à la baisse ses prévisions pour l'année 2011. Les perspectives tablent aujourd'hui sur une croissance de 5,8% au lieu de 6,5%. A cet effet, les exportations des économies développées devraient atteindre une hausse de 3,7% au moment où celles des économies en développement se situeraient autour de 8,5%. Une réflexion s'impose : le Maroc atteindrait-il les objectifs de l'OMC ? Un diagnostic du secteur était souhaitable. D'un point de vue «économiste», les prévisions ne sont pas favorables. «Les exportations marocaines ne risquent pas d'être spectaculaires cette année. La balance commerciale marocaine ne cesse de régresser. Le constat est clair, nous importons plus que nous exportons», souligne Driss Benali, économiste. Selon lui, le commerce marocain souffre «de problèmes structurels assez complexes». D'autant plus que le Maroc «connaît une pénurie de main-d'œuvre qualifiée et que l'exportation de la matière première porte atteinte à l'image du Maroc à l'extérieur et le qualifie en tant que pays sous-développé aux yeux de ses partenaires», rétorque M. Benali. Antithèse du côté du ministère du commerce extérieur. Principal message transmis par le département d'Abdellatif Maâzouz : «De nouvelles exportations émergent au Maroc». Contacté par ALM, un responsable du ministère a souligné que «l'élan observé à fin décembre 2010 se poursuit en termes d'exportation. Au cours des huit premiers mois de l'année en cours nous avons enregistré des valeurs en hausse de 18,8%. Ce que nous qualifions de taux remarquable». L'évolution est ainsi confirmée par le ministère. A fin août 2011, les exportations automobiles ont marqué un pic historique. Elles ont grimpé de 30,8% pour se situer autour de 14,4 milliards de dirhams. Se référant à la même source, les exportations en électronique se sont accrues, pour la même période, de 13,5%, la chaussure de 10% et le textile et habillement de 9%. La seule baisse observée concerne les produits de la mer qui ont affiché un repli de 11,6%, principalement dû à la disponibilité des ressources. Sous une vision décennale, le volume des exportations à valeur ajoutée a nettement doublé. Il est passé de 51 milliards de dirhams en 2000 à plus de 100 milliards à fin 2010. Ce groupement constitue 68% du taux d'exportation des biens. «Nous remarquons, par ailleurs, une bonne croissance des exportations des demi-produits et produits finis de consommation. Ces dernières ont triplé, en dix ans, pour atteindre, en décembre dernier, plus de 66 milliards de dirhams contre 22 milliards en 2010», indique le responsable ministériel. En revanche, les fruits de la stratégie Maroc Export sont palpables. A fin 2010, les objectifs ont largement été dépassés que ce soit en termes d'exportation de valeurs ou de création d'entreprises exportatrices. «Le nombre de ces dernières est estimé à 312 nouvelles entités», précise-t-on de même source, avant de conclure que «le commerce extérieur a contribué de 3,4 points à la croissance économique du Royaume». Les prévisions de cette année sont de l'ordre de 2%. Un objectif qui pourrait être facilement atteint si la balance commerciale maintenait sa stabilité observée.