L'ex-maire de Tanger Samir Abdelmoula et actuel membre du PJD prépare son retour en force sur la scène politique à travers les élections de la Chambre des représentants. Pour le Parti de la justice et du développement (PJD), la bataille des accréditations s'annonce particulièrement chaude à Tanger. A l'approche des élections prévues le 25 novembre prochain, le nom de l'ex-maire de Tanger Samir Abdelmoula paraît comme candidat potentiel du parti islamiste. Bien que les dirigeants du PJD affirment que le jeune Abdelmoula, ex-membre du Parti authenticité et modernité (PAM) et actuel conseiller à la deuxième Chambre, a rejoint le PJD comme «simple militant», des sources bien informées à Tanger affirment que M. Abdelmoula prépare son retour en force sur la scène politique à travers les élections de la Chambre des représentants. Tête de liste ou pas, les prochains jours nous le diront. Mais, le problème qui se pose pour lui, c'est que la chaise n'est pas vide. Cette ville du nord est le fief de l'un des ténors du parti dirigé par Abdelilah Benkirane. Il s'agit de Mohamed Najib Boulif qui s'était présenté aux élections législatives de 2007 comme tête de liste du parti islamiste et a remporté un siège. La situation devient encore plus délicate, si on sait que l'homme d'affaires Youssef Benjelloun, actuel parlementaire et ex-membre du Rassemblement national des indépendants (RNI) ayant, également, rejoint le parti islamiste peu de temps avant le jeune Abdelmoula, pourrait, lui-aussi, selon une source au PJD, demander l'accréditation pour les prochaines élections. Que fera le patron du parti islamiste qui avait défendu l'adhésion de M. Abdelmoula au parti pour garantir le moins de dégâts possible ? En fait, selon des sources partisanes à Tanger, trois scénarios sont envisageables. Le premier c'est que M. Abdelmoula pourrait demander à se présenter comme tête de liste, et de ce fait, le secrétariat général du PJD sera appelé à trancher et sacrifier l'un au profit de l'autre. Une solution extrême que le parti souhaite bien éviter. Pour ce qui est du deuxième scénario, M. Abdelmoula pourrait se présenter aux prochaines élections dans le cadre de la circonscription de Sidi Kacem, à partir du moment où il est originaire de cette ville. Une solution réaliste et réalisable, mais peu profitable pour le jeune Abdelmoula qui, depuis son élection à la tête du conseil de la ville de Tanger, s'est fait une bonne réputation auprès des Tangérois. La troisième voie pour M. Abdelmoula c'est de s'abstenir carrément de se présenter aux prochaines élections législatives. En fait, une source bien informée a affirmé à ALM que certains dirigeants du PJD à Tanger auraient proposé à M. Abdelmoula de ne pas briguer un mandat au Parlement, en contrepartie de bénéficier du soutien du parti islamiste lors des élections communales de 2012, pour regagner son poste de maire de la ville. Notons que le PJD avait obtenu la première place lors des élections communales de 2009 au niveau de la ville de Tanger et pourrait, de ce fait, aspirer à obtenir le même score lors des prochaines communales. Cela dit, la direction du PJD tient, par ailleurs, à minimiser l'ampleur de la bataille des accréditations à Tanger. «D'après les données dont nous disposons, le PJD a toujours réussi à obtenir deux sièges dans le cadre des élections législatives. Donc, même au cas où M. Abdelmoula souhaiterait se présenter aux élections législatives, il n'y aura pas de problème», explique Abdellah Bouanou, membre du conseil national du PJD, dans une déclaration à ALM. «En plus, la procédure de sélection des candidats pour les élections adoptée par le PJD évite au parti d'éventuels différends», ajoute-t-il. Et de noter que le secrétariat général du PJD a la possibilité d'intervenir, des arguments à l'appui, pour choisir des candidats mais pour 10% seulement de l'ensemble des circonscriptions. Toujours en ce qui concerne la région de Tanger-Tétouan, une source digne de confiance a affirmé à ALM qu'un autre ténor du PJD Lamine Boukhoubza, député depuis les élections de 1997 au nom de l'ex-Mouvement populaire démocratique et social (MPDS) puis au nom du PJD n'a pas l'intention de briguer un nouveau mandat. C'est Mohamed Idomar, l'actuel président de la commune urbaine de Tétouan, qui compte le remplacer. La direction du PJD entreprendra l'opération de sélection des candidats du 26 septembre au 9 octobre prochain.