Enfin, le taux de criminalité au Maroc a connu une baisse après une hausse qui a duré quatre ans. Une baisse de 2% qui semble être le fruit du déploiement d'un grand effort. Une première depuis 2006: En 2010, le taux global de criminalité a connu une régression de près de 2 % par rapport à 2009. Une baisse encourageante qui semble être le fruit des efforts déployés par les différents services de police à travers le royaume, a précisé une source policière à ALM. Selon le dernier rapport de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) concernant le taux de criminalité en milieu urbain, et dont ALM a pu obtenir une copie, le nombre des affaires enregistrées en 2010 par les services des dix-huit commandements de police à travers le royaume a atteint 329.332 contre 335.528 en 2009. Une baisse que le rapport met en exergue d'autant plus que depuis 2006, on était sur une tendance haussière. De 270.290 affaires enregistrées en 2005, ce nombre a connu une évolution inquiétante pour atteindre 299 251 en 2006. Et ce nombre s'est encore accru durant les années suivantes: 317.984 affaires enregistrées en 2007, 321.077 en 2008 et 335 528 en 2009. Toujours selon le même rapport, ce recul du taux de criminalité a été enregistré surtout au niveau des quatre préfectures de police, à savoir de Casablanca, Marrakech, Oujda et Tanger et de deux sûretés provinciales, à savoir de Safi et d'El Jadida. En revanche, on signale une légère augmentation de taux de criminalité au niveau de cinq préfectures de police, à savoir de Rabat, Fès, Meknès, Agadir et Kenitra, de deux sûretés régionales, à savoir d'Ouarzazate et de Taza et d'une sûreté provinciale, à savoir d'Al-Hoceima. Quant aux quatre préfectures de police de Laâyoune, Tétouan, Beni Mellal et de Settat, le rapport signale qu'ils ont connu une stabilité de taux de criminalité en 2010 par rapport à 2009. Une source policière a précisé que la régression de la criminalité dans les villes qui connaissent en principe un développement de la criminalité, à l'instar de Casablanca, Marrakech et El Jadida, ne s'explique pas par le fait que la Direction générale de la sûreté nationale y a concentré ses efforts. Car, selon la même source policière, la DGSN s'intéresse à la sécurité au niveau de toutes les villes marocaines. La même source a exprimé son étonnement à la légère augmentation dans d'autres villes comme Ouarzazate et Taza qui sont connues, en principe, par le faible taux de criminalité qu'elles enregistrent chaque année. Par ailleurs, le rapport a souligné également la baisse du taux de criminalité violente qui constitue, en fait, 11,43 % du nombre global de la criminalité. Cette baisse était de 3%, selon le même rapport. Toujours selon le même rapport, cette régression de taux de criminalité en 2010 s'explique par le recul du nombre des affaires relatives à l'atteinte aux biens, à l'atteinte aux mœurs et à la famille, à l'atteinte à l'ordre public et à l'émigration clandestine qu'ils ont baissé respectivement d'une proportion de 2 , 10, 8 % et de 2,85%. En nombre absolu, les affaires concernant l'atteinte aux biens enregistrées par les services de police à travers le Royaume qui étaient de 82.068 en 2009 ont baissé de 1039 affaires en 2010. Quant aux affaires relatives à l'atteinte aux mœurs et à la famille qui ont été enregistrées en 2009, elles étaient de 82.900 pour connaître un recul, en 2010, et arriver au nombre de 74.481 affaires, avec 8 419 affaires de moins. Pour les affaires relatives à l'atteinte à l'ordre public et à l'autorité, 7237 affaires enregistrées en 2009 contre 6622 enregistrées en 2010. Au contraire, les crimes économiques et financiers ont connu une recrudescence de l'ordre de 1,07 % avec l'enregistrement, en 2009 de 42.164 affaires contre 43.223 affaires enregistrées l'année suivante. Le rapport annuel de la Direction générale de la sûreté nationale a révélé qu'à l'exception du vol qualifié et de vol avec violence qui ont connu un accroissement respectivement de 2,56 % et 5,68%, la majorité des crimes a connu, également, une baisse qualifiée d'importante par une source policière. À ce propos, les affaires d'homicide volontaire ont reculé de 19 % avec 181 affaires enregistrées en 2009 et 146 enregistrées en 2010. Quant aux affaires de tentative d'homicide, le rapport a précisé qu'elles ont connu une baisse de 12,61% avec 119 affaires enregistrées en 2009 contre 104 affaires en 2010. Pour les affaires de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner n'ont enregistré qu'une baisse de 3,77%. De même les affaires de viol et d'attentat à la pudeur avec violence ont connu baisse respectivement de 2,99 et 3,35%. Pour le vol à l'arraché, les affaires enregistrées ont connu une baisse très importantes de 8,59 %, ainsi que pour les vol de voitures qui a connu une baisse 8,81 %. Selon le rapport de la DGSN, le nombre des affaires relatives aux vols des voitures qui étaient de 1283 en 2009 a baissé pour arriver au nombre de 1170 en 2010. Le rapport a précisé, par ailleurs, qu'en 2010, 19.220 mis en cause ont été arrêtés dont 6.665 étaient recherchés par les différents services de police à travers le Royaume. Parmi ces mis en cause, 289 ont été arrêtés pour homicide volontaire, 156 pour tentative d'homicide volontaire, 456 pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner, 3918 pour vols sous menace d'arme blanche, 4185 pour vols avec violence, 1928 pour vols à l'arraché, 484 pour vols de voitures, 5361 pour vols qualifiés, 1009 pour viols et 1434 pour attentat à la pudeur avec violence. Par ailleurs, la gent féminine semble être moins violente puisque le nombre des femmes arrêtées ne dépassant pas 23 dont dix pour vol à l'arraché, cinq pour vols avec violence, six pour vols qualifiés et deux pour vols sous la menace avec l'arme blanche. Quant aux affaires résolues par les services de police, le rapport a révélé que parmi les 37.653 affaires enregistrées en 2010, 28.631 affaires ont été résolues, soit 76,04 % contrairement à 2009 qu'uniquement 74 % des affaires enregistrées ont été résolues. Le rapport a précisé, par ailleurs, que le nombre des récidivistes arrêtés était de 2.549 dont 430 sont des mineurs. Bien que ces statistiques ne concernent que les régions urbaines puisque les régions rurales sont sous l'autorité de la gendarmerie royale, précise une source policière, ils prouvent que le combat contre la criminalité va bon train.