Moins touché que ses concurrents par la chute de la demande d'équipements de télécoms, le groupe français a néanmoins perdu près des trois quarts de sa valeur sur les marchés financiers en 2001. Au Maroc rien ne filtre. Le groupe Alcatel a terminé 2001 sur un trimestre difficile. En effet, le groupe a enregistré une perte nette de 1,5 milliard d'euros. Quant au résultat opérationnel, il l'est à moins de 368 millions d'euros, contre un bénéfice de 832 millions d'euros un an auparavant. Un chiffre nettement moins bon que prévu. Car Alcatel avait déclaré lors de son dernier avertissement, en octobre, prévoir une perte opérationnelle similaire à celle du troisième trimestre, de 215 millions d'euros. Auprès d'Alcatel Maroc, les responsables n'ont pas voulu se prononcer sur l'éventuel impact de ses mauvais résultats au niveau du marché local. La réponse de l'entreprise s'est limitée à l'envoi de communiqués internationaux dont nous avons pu avoir accès antérieurement et des fiches techniques de produits. Pourtant la phase par laquelle le groupe au niveau international est grave. Conséquence directe, le résultat opérationnel annuel est lui aussi nettement moins bon qu'espéré. Il est ressorti à moins de 361 millions d'euros (contre +2,25 milliards d'euros en 2000). Mais en dépit d'une fin d'année 2001 délicate, le groupe a montré quelques signes encourageants. Le résultat net, bien que largement dans le rouge, est parfaitement en ligne avec la dernière révision de la société. Toujours en octobre, Alcatel avait dit qu'il comptabiliserait une perte nette de 5 milliards d'euros, et celle-ci s'est finalement affichée à 4,96 milliards d'euros pour l'exercice passé. Elle comprend 2,12 milliards d'euros au titre des restructurations, contre 143 millions en 2000. Le groupe est en outre parvenu à dégager un cash flow opérationnel de plus de 2 milliards d'euros. Par ailleurs, Alcatel a réaffirmé qu'il travaillait à réduire ses dépenses pour atteindre un point mort inférieur à 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires par trimestre. Certes, 2002 a débuté timidement. « Nous prévoyons une décroissance des ventes de 30 % au premier trimestre 2002 par rapport au dernier trimestre 2001 », indique le communiqué du groupe. Mais Alcatel précise qu'il atteindra son point d'équilibre dans l'année 2002. Elle prévoit à partir du second trimestre une augmentation séquentielle de nos ventes trimestrielles et de notre résultat opérationnel, avec un résultat opérationnel positif pour l'ensemble de l'année 2002. Enfin, le groupe s'était engagé, il y a trois mois, à réduire sa dette à 4 milliards d'euros à la fin de l'année 2001. Or, au 31 décembre, l'endettement n'était finalement que de 2,7 milliards d'euros. Alcatel a par ailleurs indiqué qu'il n'excluait pas des cessions d'actifs en cours d'années. Toutefois,à l'exception de Nokia, dont le cas est très particulier, les concurrents d'Alcatel n'ont pas annoncé de perspectives favorables avant le troisième trimestre 2002. En outre, la reprise des investissements des opérateurs en 2002 pourrait venir en majeure partie des infrastructures de troisième génération dans lesquelles Alcatel reste challenger.