S'exprimant sur l'élimination de la formation nationale de la CAN, l'ex Wydadi Fakhr-eddine Rejhi, en Marocain et fier de l'être, n'a pas caché sa colère. Pour lui, le résultat était connu d'avance. Aujourd'hui le Maroc : Est-ce vous vous attendiez à une telle défaite de l'équipe nationale? Fakhr-eddine Rejhi : Je m'y attendais pas, je le savais. D'ailleurs je ne suis pas le seul. La formation nationale a été éliminée depuis Burkina Faso en 1998. On avait déjà assisté à un désastre footbalistique à cette date. Le Onze national avait déçu et les responsables s'en étaient bel et bien rendus compte. Mais le malheur c'est qu'on n'a rien fait pour améliorer le rendement des joueurs Marocains ni engager un réel et sérieux changement au sein de cette équipe. On a cultivé notre propre médiocrité et voilà à quoi ça a abouti. On ne devrait s'en prendre qu'à nous-même. Revenir uniquement sur le match contre l'Afrique du Sud serait nous mettre le doigt dans l'œil. Il s'agit d'un feuilleton aussi long que cauchemardesque qui dure depuis déjà trop longtemps. On se rappelle également de la dernière CAN où on a eu le même sort. Et je crains que ça ne continue encore. A votre avis, quelle est raison du malaise qui règne au sein du football marocain et dont on ne cesse de faire les frais ? Il n'y a qu'à voir l'état des lieux du championnat national, les difficultés que traversent la plupart des clubs nationaux, l'infrastructure qui laisse à désirer, les joueurs qui évoluent dans de mauvaises conditions pour avoir une idée claire et précise sur le niveau du football national. Il ne faut pas essayer de faire porter le chapeau à l'entraîneur national, encore moins aux éléments de l'équipe. Moi-même, m'aurait-on invité à participer, je n'aurais pas refusé. C'est dire qu'ils ne pouvaient donner mieux que ce dont ils disposaient. Coelho, quant à lui, avait une tache et il s'en est acquitté avec le strict minimum d'effort. Après tout, ce n'est surtout pas lui le perdant. Ce n'est donc pas lui qu'il faut responsabiliser mais plutôt ceux qui l'ont mis dans ce poste, sachant que depuis son arrivée, aucun résultat positif n'a été enregistré. La question à se poser c'est pourquoi il a été maintenu à la tête du Onze national alors que, sous d'autres cieux qui ne sont pas forcément mieux logés que nous, une fois qu'un sélectionneur n'arrive pas à faire ses preuves au bout des deux ou trois premières rencontres, il est remercié. C'est ce que l'Arabie Saoudite et le Qatar, par exemple, ont fait. Leur football ne s'en porte que de mieux en mieux. A moi de demander les responsables Marocains sur les critères de choix des sélectionneurs, et pourquoi on ne leur demande jamais de rendre des comptes. Par quoi devrait-on commencer pour qu'un jour, des Lions de l'Atlas dignes de ce nom puissent voir le jour ? Ce qui se passe au sein de l'équipe nationale est un crime. Alors qu'on cesse de défendre ceux qui ont tout fait pour venir à bout de cette équipe. Que joueurs, entraîneurs, responsables et journalistes puissent se réunir autour d'une table ronde et réfléchissent à une sortie de ce tunnel obscur dans lequel on tâtonne. L'équipe nationale est malade et il faut que, ensemble, on puisse trouver un remède efficace et immédiat. Les cadres nationaux ne manquent pas et ils ont toujours signé présents, critiquant les pratiques extra-sportives, en vigueur malheureusement, dans toutes les sphères du football marocain. Ils sont là pour le football et rien d'autre. C'est pour cela peut-être qu'on ne veut pas d'eux. Le football national a besoin des hommes qui ont fait sa gloire.