Rajae Faddi Benzakour expose à la galerie Venise Cadre jusqu'à 10 mai. L'artiste-peintre explique sa démarche et évoque sa source d'inspiration. ALM : Que présentez-vous pour cette exposition à Venise Cadre? Rajae Faddi Benzakour : La galerie Venise Cadre est un espace d'une très belle architecture qui met en valeur les œuvres des artistes de renom qui y sont régulièrement exposés. Ainsi je présente mes dernières oeuvres inscrites dans la période africaine. Aussi, j'ai toujours travaillé sur la représentation du signe. Mais, je suis actuellement à la recherche de plus de minimalisme, de dépouillement bannissant tout superflu. Il est question d'une écologie de la pensée qui a pour but d'atteindre une proximité avec la puissance divine. C'est une démarche inspirée du taoïsme : se débarrasser, nettoyer, ajuster, rendre plus esthétique et surtout simple la vie. Dans quelle mesure un langage se dessine à travers l'ensemble de vos œuvres? Le langage de l'écriture calligraphique fut la base de mes essais et de mon doctorat en art plastique. J'avais mené une étude atour des peintres des années 50 tel Debré, Mathieu, Hartung, Soulage etc, qui se sont inspirés de nos lettres kufiques et cursives ainsi que de la calligraphie japonaise. Mon étude avait pour but de démontrer que la civilisation arabo-musulmane était leur source d'inspiration et non le contraire. Ainsi je cite comme exemple Picasso inspiré par l'art africain, Matisse a complètement changer sa vision du monde en voyant la lumière de Tanger qu il a peinte. Il était comme «renaît au Maroc». Pourquoi vous titrez vos œuvres ? Lorsque je finis mon œuvre, elle se nomme d'elle-même puisque son sens est évident et parfois flagrant. Les œuvres sont comme des enfants, il faut les respecter, les adopter les chérir car elles nous donnent de la joie et du bonheur à nous premier spectateur; et parfois nous procure l'inspiration divine. Quelle est votre principale source d'inspiration? Mon inspiration découle de ma quête spirituelle dans un monde en ébullition ainsi que de la vie intense que j'ai eue depuis ma naissance jusqu a aujourd'hui. Mes œuvres sont traversées par ma vie, des moments de grande passion, aux moments de grande joie, passant par les moments de maternité où Dieu Le Tout Puissant a soufflé la vie de mes enfants qui sont mes plus belles et parfaites créations. Comment voyez-vous l'évolution du domaine de l'art au Maroc ? J'aimerais que l'art au Maroc puisse continuer dans sa dynamique, car il bouge plus que dans tous les pays européens et américains. Mais il faut faire attention au plagia à la contrefaçon à ceux qui copient leurs contemporains sans scrupule et sans respect. Quand on se permet cela, l'éthique veut que l' on souligne l'hommage à untel comme certains artistes à Paris l'ont fait vis-à-vis de mon travail. La culture est la plus importante représentation d'une civilisation, l'Andalousie en est un exemple. Personne ne peut copier cette magnifique architecture, jardin,design, ameublement... Cette culture appartient à la civilisation arabo-musulmane dont je suis très fière.