Selon une enquête de la Fondation pour l'innovation politique, 61% des jeunes Marocains déclarent être satisfaits de l'époque dans laquelle ils vivent. 48% affirment avoir le sentiment que la société n'est pas tolérante avec eux. S'installer à l'étranger figure parmi les principaux projets que souhaiteraient accomplir les jeunes Marocains au cours des quinze prochaines années. Ils sont 23% à vouloir quitter le pays pour résider à l'étranger. C'est ce qui ressort de l'enquête «2011, la jeunesse du monde» conçue par la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol). Cette étude a été confiée au groupe TNS Opinion qui a interrogé 32.714 personnes issues de 25 pays. Selon cette enquête, 61% des jeunes Marocains déclarent être satisfaits de l'époque dans laquelle ils vivent et 41% affirment que ce qui se passe dans le monde a un impact sur leur vie. A la question de savoir ce qui correspond le plus, pour eux, à une vie satisfaisante, 46% des Marocains répondent «fonder une famille». Le fait de fonder une famille est le projet qui correspond le plus à l'idée que les jeunes se font d'une vie satisfaisante, après le fait d'être en bonne santé. Avoir des enfants, constitue également une priorité affirmée par les jeunes Marocains (44% souhaitent avoir des enfants). Quant à l'avenir, la jeunesse marocaine reste optimiste. 77% estiment avoir un avenir prometteur et 67% considèrent que l'avenir du pays est prometteur. Les Marocains ne sont pas à l'aise avec la mondialisation. En effet, 50% regardent la mondialisation comme une menace. Du côté des pays riches, les jeunesses scandinaves, en revanche, perçoivent massivement la globalisation en termes d'opportunité (76% des Suédois, 74% des Finlandais). Cette enquête révèle une crise de confiance des Marocains à l'égard de leur partenaire européen. Ils sont 43% à ne pas avoir confiance dans l'UE et 12% estiment que l'UE va jouer un rôle moins important dans l'avenir. Pour 75% des jeunes, le groupe ethnique joue un rôle important dans leur identité contre 45% au sein de la jeunesse européenne et 61% au sein de la jeunesse turque. Ils sont 87 % à accorder un rôle important à la nationalité dans leur identité, contre 66% pour les Européens et 80% pour les Turcs. Il en va de même pour la religion (92%, contre 35% pour les Européens et 74% pour les Turcs) ou encore la langue (84%, contre 75% pour les Européens, les Turcs se situant à 84%). On retrouve ce lien avec la dimension collective dans le fait que la jeunesse marocaine est l'une de celles qui accordent le plus d'importance à l'humanité (88%) dans son identité, loin devant la jeunesse européenne (79%). Les jeunes Marocains éprouvent avec une force particulière le sentiment d'appartenir à leur société (83%). Cela dit, l'expression d'un fort sentiment d'appartenance à la société n'implique pas de s'y sentir à l'aise. 48% affirment avoir le sentiment que la société n'est pas tolérante avec des gens comme eux, soit un niveau identique à celui de la jeunesse japonaise (48%) mais bien supérieur à celui de la jeunesse américaine (34%) et européenne (29%), notamment française (28%) ou espagnole (27%). L'enquête révèle que le niveau de rémunération est le facteur le plus souvent cité par les jeunes dans la quasi-totalité des pays pour qualifier un bon travail. Avoir un travail passionnant intéresse peu les jeunesses turque et marocaine (13%). La famille demeure ainsi le fondement de la société marocaine. L'attachement de la jeunesse à la famille est très fort au Maroc (88%). Fondapol en bref Née en 2004, la Fondation pour l'innovation politique est un think tank français d'orientation libérale et progressiste. La fondation est dirigée par Dominique Reynié depuis octobre 2008. Elle se donne pour objectif de stimuler et de nourrir la réflexion politique, d'analyser et de prévoir les évolutions du monde de demain. Elle rassemble au sein de ses instances plus de cent personnalités issues de différents pays et d'horizons politiques divers, en vue de jouir d'un certain rayonnement international.