Il entretenait une relation d'adultère avec une mère de trois enfants. Quand elle a rompu sa relation avec lui pour se jeter dans les bras d'un autre jeune homme, il a décidé de la tuer. Et il est passé à l'acte. «J'ai décidé de me venger en la tuant. Et j'avais l'intention de le tuer aussi. Mais, il a de la chance ». Par ces paroles, Mohamed a avoué être coupable de meurtre. Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d'appel à El Jadida. Mohamed est au box des accusés. Son accusation n'est ni simple ni ordinaire. Il est accusé d'homicide volontaire avec préméditation, guet-apens et tentative d'homicide. Des charges qui coûtent de lourdes peines allant jusqu'à la peine capitale. En fait, la scène du crime n'a pas eu lieu à la ville d'El Jadida, elle s'est déroulée au douar Sidi Ali M'hamed, commune rurale Ouled Sbita, circonscription de Khmis Zmamra, province de Sidi Bennour. «Je savais qu'elle était mariée. Son mari est un proche de ma famille. Mais je l'aimais», a précisé Mohamed à haute voix lors de l'examen de son affaire. L'assistance est restée bouche bée en écoutant ses déclarations. De coutume, les mis en cause nient devant la Cour les charges retenues contre eux. Au contraire, Mohamed était clair et franc. La scène du crime était une chambre. Les cris des enfants qui provenaient de cette chambre située à l'intérieur de la maison ont attiré l'attention des voisines. C'était le matin d'un jeudi, le jour du souk hebdomadaire. Au douar, il n'y avait que les mères de famille qui se chargeaient de leurs enfants, les vieillards qui n'arrivent plus à se déplacer et quelques jeunes paresseux. Rapidement, les voisines ont rejoint le foyer d'où provenaient les cris des enfants. Elles y sont rentrées. Et c'était le choc. Elles n'arrivaient pas à croire leurs yeux : sur le lit, une femme, mère de famille, corps sans âme, gisait dans une mare de sang entourée de ses trois bambins qui sanglotaient à chaudes larmes. Qui a commis ce crime ? Pourquoi ? Les éléments de la Gendarmerie royale ont été alertés. Ils se sont dépêchés sur la scène du crime. Le cadavre a été évacué vers l'hôpital médico-légal pour être autopsié. Une enquête vient d'être diligentée pour tirer toute l'affaire au clair. Tout d'un coup, les limiers ont reçu un coup de téléphone. À l'autre bout du fil, c'était l'administration de l'hôpital à El Jadida. Que voulait-elle? Les aviser qu'un jeune homme blessé est venu à l'hôpital pour être soigné. Seulement, elle leur a précisé qu'il était victime d'une tentative de meurtre commise par un jeune homme, meurtrier d'une mère de famille. «Elle m'a abandonné pour se jeter dans les bras d'un autre jeune homme du douar», a affirmé Mohamed devant la Cour. Depuis quelques mois, Mohamed a entretenu une relation amoureuse avec elle. «J'attendais que son mari sorte de chez lui pour aller à son travail pour que je rentre et je couche avec elle devant les regards de ses enfants», avait-il déjà précisé aux enquêteurs de la Gendarmerie royale. Quelques mois plus tard, il a remarqué qu'elle avait l'intention de se débarrasser de lui. C'était dur pour lui. Il n'a pas pu supporter ses comportements. Il lui a demandé pourquoi elle ne voulait plus de lui. Sans réponse. «Mais j'ai appris enfin qu'elle a entretenu une relation amoureuse avec un autre jeune homme du douar», a-t-il ajouté à la Cour. Jaloux, il a décidé de se venger en la tuant. Il a choisi le jour du souk hebdomadaire pour passer à l'acte. Avec un couteau à la main, il l'a attaquée sur son lit. Il lui a criblé le corps de coups. Cependant, il a remarqué son nouvel amant qui tentait de s'enfuir. Il l'a également attaqué avec son arme blanche. Seulement, le nouvel amant est arrivé à sauver sa peau. «Je ne l'ai pas vu quand je suis rentré pour la tuer. Je ne sais pas où il était caché. J'étais surpris par sa présence», a-t-il affirmé. Après avoir avoué ses crimes, Mohamed a été jugé coupable pour les charges retenues contre lui et a été condamné à vingt ans de réclusion criminelle.