Adolescent de dix-sept ans, un collégien de Had Soualem a été condamné à sept ans de réclusion criminelle pour avoir tué son camarade. Le mobile ? Un règlement de compte pour un jeu de billard. Nous sommes à Had Soualem, à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale économique, Casablanca. C'était 10 h du matin quand le téléphone à la salle de trafic de la gendarmerie royale a sonné. Qui est à l'autre bout du fil ? Un citoyen qui semble avoir l'intention d' alerter sur un crime qui venait d'être commis. «Un collégien a poignardé son camarade… La victime n'est pas encore transportée à l'hôpital… L'auteur est encerclé par les badauds au lotissement Azzhra», a affirmé l'interlocuteur au gendarme chargé de la salle de trafic. Aussitôt, les éléments de la gendarmerie royale se sont dépêchés sur la scène du crime. Ils ont constaté un adolescent de dix-sept ans, gisant dans une mare de sang, présentant deux blessures au niveau de la partie gauche de sa poitrine. Il était encore en vie. Pas moins de quelques minutes, les éléments de la protection civile y sont arrivés. Ils ont mis la victime à l'intérieur de l'ambulance et ont démarré à vive allure à destination de l'hôpital. Quant aux éléments de la gendarmerie royale, ils se sont adressés au collégien immobilisé par les badauds. Ils l'ont menotté et l'ont embarqué à bord de la Jeep. Avant de le conduire au commandement pour le soumettre aux interrogatoires, les enquêteurs ont demandé à la mère de la victime ce qui est arrivé à son fils. « Je ne sais pas M. le chef. Vers 10 h, son ami est venu m'informer que mon fils a été poignardé par son camarade», a répondu la mère avec les larmes aux yeux. Les enquêteurs se sont adressés également au frère de l'auteur du crime qui venait, également, de sortir du collège. Ils l'ont sollicité de leur raconter ce qui est arrivé entre son frère et la victime. « J'ai vu mon frère et la victime qui s'injuriaient. Tout d'un coup, la victime a fait sortir un couteau de son sac à dos . Il a blessé mon frère. Celui-ci est arrivé à le lui arracher et le blesser », a affirmé le frère de l'auteur du crime. Entre-temps, les éléments de la gendarmerie royale ont reçu un coup de téléphone des ambulanciers. «La victime vient de rendre l' âme», a affirmé l'ambulancier. Le délit de coups et blessures avec une arme blanche a cédé la place au crime de coups et blessures ayant entraîné la mort. Avec ou sans l'intention de la donner ? «Je n'avais pas l'intention de le tuer», a précisé le collégien qui poursuivait ses études à la huitième année d'enseignement fondamental au collège Ouled Hrez lors de son interrogatoire. À propos du crime, il a expliqué aux enquêteurs qu'il venait de sortir du collègue quand la victime est venue lui barrer le chemin. «Il avait un compte à régler avec moi à propos du jeu de billard», a-t-il précisé. De son sac à dos, selon les déclarations de l'auteur du crime, la victime a saisi un couteau et a donné deux coups au mis en cause. Un premier coup au niveau de son épaule droite et un second au niveau de sa main gauche. Aussitôt, le mis en cause a perdu tout contrôle de ses nerfs. Comme un enragé, il a attaqué la victime, lui a arraché le couteau et lui a asséné deux coups mortels. Traduit devant le parquet général près la Cour d'appel de Settat et devant le juge d'instruction, le mis en cause a avoué son crime tout en affirmant n'avoir jamais eu l'intention de tuer la victime. Jeudi 14 octobre, le mis en cause a comparu devant la chambre criminelle, a avoué son crime et a été condamné à sept ans de réclusion criminelle.