Le rituel du mois de Ramadan diffère d'une région à l'autre. A Tadla-Azilal, la majorité des familles tentent de perpétuer les rituels qui caractérisent ce mois sacré. Le Ramadan est partout le mois de piété et de recueillement. Cependant, le rituel de ce mois sacré diffère d'une région à l'autre. A Beni Mellal, les devantures des cafés fermés débordent, à partir de 11h, de lecteurs de journaux ou de joueurs de mots-fléchés. «Pendant les premiers jours du Ramadan, il est un peu difficile de s'adapter à cette nouvelle habitude. Mais on finit par s'y adapter malgré les conditions climatiques de cette année», a déclaré Ahmed, un cinquantenaire. Vers 13h, la ville devient animée. Les gens commencent à faire leurs emplettes. Les boulevards grouillent de gens qui arpentent les rues en attendant que le muezzin appelle à la prière de Maghreb. Plus l'heure de la rupture du jeûne s'approche, plus la ville devient animée. Dans chaque demeure, les femmes préparent le ftour qui diffère d'une maison à l'autre et selon les régions. «A Beni Mellal et même dans les régions les plus éloignées du Moyen Atlas, tout le monde prépare «Lahrira» avec des lentilles, des pois chiches, du persil et d'autres épices», fait savoir Aicha. Si dans la ville on prépare des tables bien garnies de toutes sortes de gâteaux, de jus et de fruits, dans les régions montagneuses, c'est surtout «Askif», c'est-à-dire «lahrira» et les verres de thé qui font le charme des tables. Vers 18h, les amoureux des flâneries affluent nombreux vers la Source Ain Asserdoune. De même, les rues des quartiers de la ville grouillent d'enfants qui attendent impatiemment l'heure de la rupture du jeûne même s'ils ne jeûnent pas. En ville, les cafés, les boutiques et les magasins ouvrent leurs portes pour accueillir leur clientèle. Tout le monde attend que le muezzin appelle à la prière de Maghreb. Au moment de la rupture du jeûne, la ville devient déserte. Après la prière d'Al Ichaâ, les fidèles accomplissent la prière de Tarawihs. Dans l'autre bout des boulevards, les cafés débordent des amoureux des veillées venus prendre un café. Par ailleurs, un grand nombre de familles encourage leurs enfants à jeûner bien qu'ils soient encore très jeunes. «J'ai une fille âgée de 12 ans. Je l'encourage à jeûner si elle peut le faire. Elle a réussi à jeûner le premier jour. Après, elle n'a pas pu s'abstenir de manger et de boire à cause de la chaleur», a expliqué un père de famille. Dans les mosquées, on invite également les enfants à faire la prière surtout celle d'Al Ichaâ. En ville, les promenades nocturnes et les veillées ramadanesques deviennent prisées après la prière des Tarawihs. Au quartier Ayat et près de Sidi Bouyakoub, les gens passent des heures au bord des «seguias» issues de la Source Ain Asserdoune pour se rafraîchir. Tandis que dans les douars, les gens se couchent tôt pour pouvoir se réveiller au «Shor». La prière «d'Al Fajr» étant indispensable. En général, dans le repas du Shor, on ne prend que des verres de lait, des jus et surtout du thé avec «Makhmar ou rougag». C'est une sorte de pain trempé dans du miel et du beurre. Ce sont autant de coutumes que la majorité des familles tentent de perpétuer dans la région de Tadla-Azilal.