Deux associations espagnoles de défense des droits de l'Homme ont qualifié l'abandon d'immigrés subsahariens par la garde civile espagnole d'incident gravissime qui constituerait un délit s'il est confirmé. La société civile espagnole réagit à l'abandon par la garde civile espagnole d'immigrés subsahariens au large des côtes marocaines. Les deux ONG de défense des droits humains «Pro Derechos Humanos de Andalucia» (APDH-A) et «Andalucia Acoge» ont demandé, dimanche 8 août, au gouvernement espagnol de fournir des «clarifications» sur cet incident. Citées par l'agence de presse espagnole Europa Press, les deux associations ont assuré que «cet incident gravissime doit être clarifié et constituerait un délit s'il est confirmé». Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération avait condamné vigoureusement, vendredi 6 août, l'abandon par une patrouille de la garde civile espagnole, vendredi à 7 h du matin, au large des côtes marocaines au niveau de la commune rurale de Belyounech de huit immigrés issus de pays d'Afrique subsaharienne dans un état de santé critique. Il s'agit, selon la même source, de quatre Camerounais, un Sénégalais, un Tchadien, un Ghanéen et un Gabonais. Face à cette situation, les autorités de la province de M'diq-Fnideq sont intervenues pour sauver et évacuer ces immigrés vers l'hôpital provincial afin de leur prodiguer les soins médicaux d'urgence. «C'est une affaire très grave si elle venait à être confirmée», ont indiqué des sources de l'APDH-A, qui ont invité le gouvernement et la garde civile, en personne, à clarifier ces actes. Cette association a de même fait part de son intention de continuer à s'intéresser à cette affaire qu'elle «méconnaissait complètement». Andalucia Acoge s'est dite, de son côté, «surprise» par ces actes et a affirmé que si cet incident venait à être confirmé, il constituerait «un délit». Les huit immigrés subsahariens en question ont affirmé, dans des déclarations à la MAP, avoir été maltraités et insultés par les policiers espagnols. Un jeune Camerounais, âgé de 30 ans, a relaté qu'à peine arrivés sur la côte de Malaga à bord d'une embarcation, les huit clandestins ont été arrêtés par des éléments de la garde civile qui les ont ensuite placés à bord d'un bateau avant de les acheminer au large des côtes marocaines où ils les ont jetés à la mer avec leurs affaires. «Ils nous ont menacés, torturés, et insultés», a-t-il, affirmé. Un Gabonais a raconté, quant à lui, que les autorités espagnoles leur ont pris toutes leurs affaires avant de les jeter en pleine mer. Selon des responsables de l'hôpital Hassan II de Fnideq, les huit Subsahariens souffrent notamment d'hypothermie, de déshydratation et de traumatisme physique et psychique. Ils sont suivis de près par une équipe médicale qui s'est mobilisée pour la circonstance. Le gouvernement de SM le Roi a appelé son homologue espagnol à prendre toutes les mesures afin d'éviter de tels agissements qui ne servent en rien les intérêts des deux pays voisins. Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération avait également dénoncé, samedi 7 août, dans un communiqué, la poursuite de faits violents en série par la police de la ville occupée de Mellilia contre les citoyens marocains.