Sexagénaire et célibataire, Abdellah a proposé deux cents dirhams à Ahmed, père de famille, pour le laisser «faire». Une avance qui lui a coûté la vie. «Je ne sais pas pourquoi ton oncle, Abdellah, plonge encore dans un profond sommeil bien que j'aie frappé à maintes reprises à la porte de sa chambre». C'est la remarque que Zineb a faite à son fils. De coutume, il se réveille dès les premiers coups, bien qu'il passe la nuit à s'enivrer. Pourquoi ce n'est pas le cas ce matin du vendredi 30 avril ? Nous sommes au quartier Sidi Daoui, à El Jadida. Abdellah, sexagénaire, célibataire, occupait une chambre avec son frère, père de famille. Retraité, il n'avait aucune activité qui remplit son temps à part le vin rouge et l'eau-de-vie. La veille, jeudi 29 avril, il était en état d'ivresse. Quand il est sorti de chez lui, il n'y est retourné que tardivement. Etait-elle ce la raison pour laquelle il plongeait encore dans un profond sommeil ? Peut-être. Pour se rassurer, son neveu frappe encore à la porte de sa chambre. Mais, il ne l'a pas ouverte. Inquiet, le neveu a défoncé la porte. Elle a été ouverte. Le neveu est rentré. Sa mère, Zineb, l'a rejoint. Il a fixé son oncle qui semblait encore endormi. Le neveu s'est approché du lit et a appelé son oncle. Celui-ci n'a pas répondu. Tout d'un coup, il a remarqué du sang sur l'oreiller. Il l'a touché. Et il a remarqué qu'il n'était plus qu'un corps sans vie. Rapidement, le neveu a alerté les éléments de la police du premier arrondissement qui se sont dépêchés rapidement sur la scène du crime. Ils ont effectué aussitôt un constat d'usage. Et le cadavre a été évacué vers la morgue de l'hôpital provincial d'El Jadida. Une enquête policière a été diligentée pour tirer l'affaire au clair. Deux jours plus tard, un père de famille, Ahmed, la trentaine, une dizaine de fois repris de justice pour attentat à la pudeur, coups et blessures et consommation de drogue, est venu au commissariat de police. Il a demandé le chef. Que voulait-il? Déposer une plainte ? Non. «C'est moi qui ai tué Abdellah», a avoué Ahmed. Le chef de l'arrondissement a donné ses instructions à ses limiers pour l'interroger et le mettre en garde à vue. Pourquoi l'a-t-il tué ? C'était le jeudi 29 avril. Ahmed a déjà passé la nuit du mercredi 28 avril chez sa mère. Car sa femme est allée rendre visite à ses parents. Le soir, il a acheté une bouteille de vin rouge de mauvaise qualité et un quart de litre de l'eau-de-vie. Il s'est éloigné de quelques dizaines de mètres de chez sa mère pour s'enivrer. Au fil des verres, sa tête a bien tourné. Vers 22 h, Abdellah est passé près de lui. Il était également dans un état d'ivresse avancé. Tout d'un coup, il est revenu pour le rejoindre. Abdellah s'est assis près de lui et lui a chuchoté quelques mots à l'oreille. Il lui a demandé de l'accompagner chez lui pour prendre un verre et coucher ensemble. Ahmed s'est énervé. «Ne t'énerve pas, je vais te donner deux cents dirhams», lui a affirmé Abdellah tout en lui montrant le billet. Ahmed a commencé à perdre ses nerfs. Abdellah a commencé à se moquer de lui. Pire encore, quand Abdellah lui a dit : «On se connaît mon ami et rassure-toi que je ne dirais pas le moindre mot à personne». Abdellah a insisté pour qu'Ahmed l'accompagne. Ahmed ne retenait plus ses nerfs. Il a poussé violemment Abdellah qui est tombé par terre. Il a commencé aussitôt à lui asséner des coups de poings et de pieds. Puis, il lui a donné un coup avec une caisse en bois. Péniblement, Abdellah est arrivé à se relever. Il s'est rendu chez lui sans qu'il soit remarqué par sa famille. Sur son lit, il a poussé ses derniers soupirs.