Plus d'une centaine de médicaments connaîtront une révision à la baisse. Pour certains laboratoires, cette baisse pourrait osciller de 10 à 60%. Des efforts qui ne répondent pas aux attentes des patients atteints de maladies chroniques. «La baisse des prix des médicaments ne réglera pas les problèmes de santé au Maroc. La prise en charge des malades, le manque d'équipement et de personnel médical, les mauvais traitements prescrits en raison d'un dépistage tardif sont autant de problèmes que le ministère de la Santé doit prendre au sérieux», affirme un responsable d'un laboratoire pharmaceutique. Le 13 janvier dernier, la ministre de la Santé, Yasmina Baddou, avait annoncé une baisse des prix des médicaments. Celle-ci concernera 160 produits fabriqués par quinze laboratoires. Des médicaments concernant l'hépatite, l'hypertension artérielle, la cardiologie, la cancérologie, le diabète, les antibiotiques «Nous allons revoir à la baisse le prix d'une vingtaine de nos produits. Cette baisse oscille de 10 à 50, voire 60% en fonction du médicament. Celle-ci sera effective à partir du 1 er février 2010», déclare une source bien informée d'un laboratoire. Une décision qui ne changera pas grand-chose pour les patients atteints de maladies chroniques qui sont contraints chaque mois de débourser des sommes colossales. Sans une prise en charge totale, peu de Marocains atteints de ces maladies peuvent faire face au traitement. C'est notamment le cas pour les patients atteints d'hépatite C qui se chiffrent au nombre de 300.000 au Maroc. Contacté par ALM, Pr Driss Jamil, président de l'association SOS Hépatites avoue ne pas être au courant de cette baisse des prix des médicaments. «Nous revendiquons une prise en charge à 100% de cette pathologie. Actuellement, les patients sont pris en charge à hauteur de 97% par la CNSS et l'AMO. La situation est loin d'être réjouissante par les patients affiliés aux assurances privées qui sont contraints de prendre à leur charge les 20% restants. Pour ceux qui ne disposent pas de couverture sociale, ces derniers n'ont d'autre choix que de débourser 12.000 dirhams mensuellement sans compter les analyses et coûts élevés des médicaments que le malade est amené à prendre à vie», déplore le Pr Driss Jamil, président de l'association SOS Hépatites. Pour le président de cette association, la mise en application et la généralisation du RAMED est urgente. «La mise en place du RAMED pourra sauver des centaines de malades marocains atteints d'hépatites d'une mort certaine». Chaque année, des centaines de malades se retrouvent privés du traitement en raison des coûts qui restent inabordables. Étant des maladies graves et chronique, les hépatites nécessitent un traitement onéreux surtout si elles sont diagnostiquées tardivement comme c'est le cas pour la majorité des patients. En l'absence de médicaments adéquats, l'évolution vers une cirrhose de foie qui constitue la troisième cause de mortalité au Maroc devient imminente. Rappelons qu'en plus de la baisse des prix des médicaments, Yasmina Baddou avait fait également état d'une promotion des produits génériques. Les discussions avec les industriels sont toujours en cours et on ignore la date d'entrée en vigueur de cette baisse.