Un patient a été paralysé après avoir été vacciné contre la grippe A. Selon le ministère de la Santé, il n'y a aucune relation de cause à effet entre le vaccin et la paralysie. Le patient qui souffre d'hypertension artérielle a eu un accident vasculaire cérébrale. La question des effets secondaires du vaccin contre la grippe A/H1N1 refait surface. Le 10 décembre dernier, un homme s'est fait vacciner contre la grippe A au centre de santé El Hamadat Ouled Taleb à Tit Mellil aux environs de Casablanca et a été paralysé le jour même. Selon le ministère de Santé, il n'y a aucune relation de cause à effet entre le vaccin et la paralysie subie par le patient. «Nous nous sommes rendus chez le patient. Il s'agit d'un homme âgé qui souffre d'hypertension artérielle. Le scanner a révélé qu'il s'agissait d'un accident vasculaire cérébrale (AVC) c'est à dire d'une attaque cérébrale ayant provoqué une paralysie», déclare à ALM le Dr Fouad Jettou, directeur régional du ministère de la Santé du Grand Casablanca. «Le patient va mieux, son état de santé s'est amélioré. Il commence à bouger et suit actuellement des séances de rééducation», poursuit Dr Jettou. Et pourtant, parmi les effets secondaires du vaccin contre la grippe A, figure le syndrome de Guillain-Barré qui est une atteinte des nerfs périphériques caractérisée par une faiblesse ou une paralysie progressive. Celle-ci débute le plus souvent au niveau des jambes et remonte parfois jusqu'à atteindre l'appareil respiratoire, puis les nerfs de la tête et du cou. Côté statistique, on est encore très loin des objectifs du ministère de la santé qui prévoit la vaccination de 60% de la population. «A ce jour, 450.000 Marocains ont été vaccinés dont 46.000 à Casablanca», note le directeur régional du ministère de la Santé du Grand Casablanca. Des chiffres qui ne font que témoigner de la peur et du manque de confiance des citoyens. «Ce manque de confiance s'explique par le fait que les Marocains sont très influencés par les rumeurs qui se répandent à travers les médias en l'occurrence les chaînes françaises et les sites internet», affirme Dr Jettou. La principale cause reste la présence d'adjuvants dans la composition du vaccin qui sont soupçonnés d'être responsables de plusieurs effets indésirables. A ceci s'ajoute également le manque de communication. Les citoyens se sentent mal informés. Ces derniers ont plus peur du vaccin que de la grippe. Conséquence : ils manifestent un grand scepticisme à l'égard de la vaccination. Cette réticence est perceptible non seulement au Maroc mais également au niveau international. En France, ils ne sont que 7% à avoir fait le vaccin après six semaines de campagne. Celle-ci sera relancée dés ce mois de janvier dans les entreprises, administrations et en milieu scolaire. Pour Dr Jettou, il n'y a pas de quoi faire toute une polémique pour un vaccin comme les autres. «Je ne comprends pas pourquoi ce vaccin crée une telle polémique. Le vaccin est gratuit et disponible pour tous les citoyens, il faut qu'ils en profitent». Selon le dernier bilan du ministère de la Santé, 2.935 cas de grippe A/H1N1 ont été confirmés, dont 1.011 cas enregistrés en milieu scolaire. Le nombre de décès s'est élevé quant à lui à 53.