Le président du RNI, Mustapha Mansouri, a décidé de faire appel à la justice pour annuler la décision du mouvement réformateur de réunir le Conseil national du parti les 23 et 24 janvier prochain. La tension s'accentue au sein du parti de la Colombe. Le président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Mustapha Mansouri, devait déposer hier, lundi 28 décembre en fin d'après-midi, une plainte auprès du tribunal compétent contre la décision du «mouvement réformateur» de réunir le Conseil national du parti les 23 et 24 janvier prochain. «Nous avons décidé de faire appel à la justice contre la décision de certains membres du parti de réunir le Conseil national du RNI», affirme le président du RNI dans un entretien accordé à ALM. Selon le président du RNI, la décision du mouvement réformateur n'est pas conforme aux règlements du parti d'où le recours à la justice. «La décision de certains membres de réunir le Conseil national en mettant à l'écart l'institution de la présidence du parti est une décision illégale et illégitime. Cette décision n'est pas conforme aux statuts et aux règlements du RNI», explique M. Mansouri. Le président du RNI affirme qu'il est pour la tenue du Conseil national mais dans un cadre légal. «Ce que nous voulons c'est le respect des règlements. Je n'ai pas peur de la tenue du Conseil national. Je suis pour la tenue de ce Conseil mais dans un cadre de respect de la légalité. Je suis prêt à appliquer ce que le Conseil national va recommander», précise-t-il. Lors d'une conférence de presse organisée, vendredi 25 décembre, à Casablanca, marquée par l'absence du président du parti Mustapha Mansouri, Salaheddine Mezouar avait précisé que le bureau exécutif a décidé, «conformément à la délégation de la gestion des institutions du parti de la part du président et conformément au règlement intérieur, de réunir le Conseil national du parti». Contacté par ALM, une source proche de Mustapha Mansouri a affirmé que Mezouar continue d'agir comme si la délégation de pouvoirs qui lui a été accordée par Mansouri était toujours en vigueur. «La décision du président du RNI de faire appel à la justice intervient pour mettre fin aux dérapages de Mezouar. La délégation de pouvoirs accordée à Salaheddine Mezouar a été annulée en bonne et due forme. Et malgré cela, le chef du soi-disant mouvement réformateur continue d'agir comme si la délégation était toujours en vigueur. Mezouar a cumulé bourde après bourde. Le mouvement dirigé par Mezouar n'est pas un mouvement de réforme. Mezouar ambitionne tout simplement de prendre la place de Mustapha Mansouri», affirme cette source qui a préféré garder l'anonymat. Joint par ALM, une source proche du mouvement réformateur de Salaheddine Mezouar a balayé les arguments du président du RNI d'un revers de la main. Selon notre interlocuteur qui a souhaité, lui aussi, garder l'anonymat, la décision du mouvement réformateur de réunir le Conseil national est une sanction pour Mustapha Mansouri. «La décision de la tenue du Conseil national est une décision légale et régulière. Nous fondons notre démarche sur deux arguments essentiels. Tout d'abord, la décision de la tenue du Conseil est conforme aux statuts et au règlement intérieur du parti. Lequel règlement prévoit la tenue une fois par an du Conseil national, chose que le président du parti n'a pas faite en 2009. En plus, le règlement précise que le Conseil se tient à la demande du président et à défaut, des deux tiers des membres du bureau exécutif. Nous étions ainsi 26 sur 33 membres à le faire», explique la même source. Et d'ajouter que «le deuxième argument, c'est la délégation de pouvoirs faite par Mansouri au profit de Salaheddine Mezouar. Je vous rappelle que cette délégation a été signée par le président et a été homologuée par le bureau exécutif. En plus, le retrait dont parle aujourd'hui Mansouri n'est pas valable. Juridiquement, une délégation ne peut être retirée que si l'objet en vertu duquel elle a été accordée n'a pas été rempli». L'escalade entre Mezouar et Mansouri promet donc de nouveaux rebondissements en portant l'affaire devant les tribunaux.