L'Histoire enregistra comment une population de plusieurs centaines de milliers de personnes fit son entrée sur un territoire et en sortit dans la discipline et la rigueur… «Demain, tu franchiras la frontière. Demain, tu entameras ta Marche. Demain, tu fouleras une terre qui est tienne. Tu palperas des sables qui sont tiens. Demain, tu embrasseras un sol qui fait partie intégrante de ton cher pays ». Il y a trente-quatre ans, feu SM le Roi Hassan II donnait, en ces termes, son feu vert aux centaines de milliers de participants à la Marche Verte pour qu'ils franchissent les pseudo frontières séparant le Royaume de ses provinces du Sud. Dans ce discours historique prononcé, le 5 novembre 1975, feu Hassan II avait non seulement accordé, officiellement, aux marcheurs la permission de franchir les fausses frontières installées par le colonisateur espagnol, mais, il avait aussi tracé les contours d'une charte de comportement que plus de 350.000 marcheurs devaient suivre à la lettre au moment du passage de l'autre côté. «Si tu rencontres un Espagnol, civil ou militaire, échange avec lui le salut et invite-le sous la tente à partager ton repas», avait dit le défunt Roi. Un message par lequel l'initiateur de la Marche Verte voulait réitérer les intentions pacifiques de l'initiative. Mais, outre cet aspect, SM Hassan II voulait aussi montrer au monde entier que les intentions du peuple marocain n'étaient ni belliqueuses ni intéressées. Ceux qui ont participé à la Marche n'avaient pas d'ambition personnelle. Ils étaient là parce qu'ils étaient convaincus de la justesse de leur cause et la légitimité de leur démarche. Et c'est pour cette raison qu'ils suivront à la lettre les recommandations de leur Roi et respecteront les vies et les biens dans les provinces sahariennes et l'Histoire enregistra comment une population de plusieurs centaines de milliers de personnes fit son entrée sur un territoire et en sortit dans la discipline et la rigueur. Un fait unique dans son genre dans l'histoire de l'humanité. Mais, les recommandations du Roi à ses citoyens de respecter la nature pacifique de la Marche étaient aussi accompagnées de son engagement ferme à garantir la protection des marcheurs en cas d'agression étrangère. Un avertissement que le défunt Roi avait adressé au pouvoir algérien dont une frange envisageait de pousser des mercenaires à s'attaquer aux participants à la Marche Verte. «S'il advient, cher peuple, que des agresseurs, autres qu'Espagnols, attentent à ta Marche, sache que ta valeureuse armée est prête à te protéger», avait promis le Roi.Il y avait là deux engagements fermes qui constituent, jusqu'à nos jours, les deux piliers de la politique marocaine au Sahara : engagement ferme à privilégier les solutions pacifiques tout en réprimant fortement toute tentative d'agression ou d'incursion. Et dans les deux situations, la force du Maroc réside dans la symbiose parfaite qui unit le peuple derrière son Roi, dans la paix comme dans la guerre.