Un repris de justice, qui a violé une jeune fille à El Gara, province de Settat et a dérobé, sous la menace d'une arme blanche, la somme de 1.300 DH à son compagnon, a été condamné à cinq ans de réclusion. Nous sommes à Settat. Comme à l'accoutumée, la salle d'audience de la chambre criminelle près la Cour d'appel était archicomble. Au box des accusés, se tenait Khaled, vingt-six ans, célibataire, sans profession, natif d'El Gara, de la région de la Chaouia. Son avocat qui le soutenait, dans le cadre de l'assistance judiciaire, a remis à la Cour un document en expliquant qu'il s'agit du désistement des deux victimes. Qui sont-elles ? Que leur a-t-il fait pour être traduit devant la chambre criminelle ? D'abord, Khaled est un repris de justice. Ce jeune homme, qui a abandonné l'école sans décrocher le certificat d'études primaires, s'est jeté dès son adolescence dans le gouffre de la délinquance. Il n'avait que seize ans quand il a été conduit, pour la première fois, au poste de la Gendarmerie royale d'El Gara, après avoir agressé une voisine. Il a été remis à la justice qui l'a condamné à trois mois de prison. Quand il a été relâché, il était déjà devenu un professionnel de la criminalité, plus cruel, plus violent et sans état d'âme. Quelques mois plus tard, il a été arrêté pour avoir violé une jeune fille de son douar. Elle était de retour de chez une amie quand Khaled s'est dirigé vers elle. Armé d'un couteau, il l'a obligée à l'accompagner. Où ? Dans un lieu désert où personne n'y passe. Craignant d'être frappée, elle a très vite obtempéré. Mais, elle ne croyait pas être violée. Quand il est arrivé au cimetière, il l'a obligée à lui céder. Elle l'a supplié pour qu'il la relâche d'autant plus qu'elle était sa voisine. Mais, il semble qu'il était sous l'effet de la drogue. Il l'a menacée de balafrer son visage. Et elle a fini par lui céder. Après quoi, elle s'est adressée à la Gendarmerie royale pour déposer plainte. Ce crime a coûté à Khaled trois ans de prison. Cette peine d'emprisonnement était-elle suffisante pour qu'il ne récidive jamais? Non. La preuve ? Ce jour du mois d'octobre, il est devant la chambre criminelle de Settat. Quelle est la raison ? « As-tu obligé cette fille à rester avec toi ? », lui a demandé le président de la Cour qui feuilletait le dossier de l'affaire. Il s'agit de Nadia, dix-neuf ans, de la même région que lui, à savoir El Gara. «Non, M. le président, je ne l'ai jamais obligée à rester en ma compagnie... Elle est ma maîtresse», a-t-il répondu à la Cour. Une réponse que Nadia a rejetée catégoriquement lorsque la Cour l'a sollicitée de présenter son témoignage. « Je retournais de chez ma tante quand il m'a obligée à rester en sa compagnie... Il était armé d'un couteau... Il m'a conduite jusqu'à un coin que j'ignorais où il y avait son ami... Ils s'enivraient. Il m'a obligée de coucher avec lui... Je n'avais pas le choix et j'ai alors cédé. Il menaçait de me tuer », a-t-elle affirmé en sanglots à la Cour. Son ami, selon Nadia, n'a pas couché avec elle. Qui est-il ? «Je ne suis pas son ami, M. le président. Je l'ai rencontré alors que j'avais envie de picoler... Nous avons acheté tous les deux du vin rouge... Mais, quand il a obligé cette fille à coucher avec lui sous la menace de son couteau, j'ai décidé de partir», a expliqué Abdellah à la Cour. Abdellah n'a pas également échappé à la violence de Khaled. Celui-ci l'a sollicité de lui remettre un billet de cent dirhams quand il a décidé de partir. Lorsqu'il a refusé, il l'a obligé, sous la menace du couteau, de se dévêtir et il lui a dérobé une somme de mille trois cents dirhams. Des accusations que Khaled a rejetées en bloc. Seulement, la Cour n'a pas été convaincue de sa disculpation.Il a été jugé coupable de viol, coups et blessures et vol. Le jeune homme a été condamné à cinq ans de réclusion criminelle.