Le drame de l'assassinat de l'étudiante doctorante Sana Haddi a défié la chronique. Le professeur encadrant, ayant reconnu son acte criminel, sera traduit devant la Cour d'appel dans les jours à venir. Il était presque 8h30, ce jour du 25 décembre. Un nouveau pas pour les étudiants de cette faculté dans leur parcours universitaire se pointait à l'horizon. Pourtant dans l'une des salles de cette même faculté, l'âme avait quitté le corps de Sana Haddi, dans une affaire de meurtre qui a marqué la chronique au niveau régional et national. Un drame dont a été victime l'étudiante, portée disparue depuis vendredi, pour être retrouvée morte dans l'une des salles de la faculté et plus précisément dans la salle 108. Alertés sur le champ, les éléments de la police scientifique se dirigent vers les lieux pour entamer leurs premières investigations. L'autopsie réalisée sur le corps de la victime révèle des données accablantes. Sana Haddi a été bel et bien assassinée. La victime avait rendu l'âme suite à une strangulation. Les traces d'empreintes relevées sur le cou de la victime prouvent la piste du meurtre. Les éléments de la police travaillent d'arrache-pied et mènent une enquête approfondie dans l'entourage de la défunte. Sana Haddi a été vue par ses camarades pour la dernière fois, travaillant avec eux au sein d'un des laboratoires de la faculté avant de sortir. L'acte du meurtre qui a été commis à l'encontre de S.H a eu lieu le vendredi. L'accusé passe aux aveux et avoue sa culpabilité dans le meurtre de la jeune étudiante qu'il encadrait pour l'obtention de son doctorat en océanographie. La victime a été assassinée au sein du laboratoire avant que le corps ne soit déplacé du lieu du crime vers la salle 108, dans une tentative de dissimulation du corps de la défunte par l'accusé. Sana Haddi a été inhumée dimanche avec une grande participation d'amis, étudiants et de professeurs. «La perte de ma sœur dans de telles circonstances demeure très douloureuse. Seule notre foi nous aide aujourd'hui à faire face à ce drame. L'affaire est aujourd'hui entre les mains de la justice qui dira son dernier mot. Nous nous sommes faits assister par un avocat mais nous savons que cette affaire prendra un peu de temps avant qu'elle soit complètement éclaircie. Seule la justice est capable d'apporter aujourd'hui la lumière sur ce drame et donner son verdict», déclare à ALM le frère de la victime. «La défunte était un modèle, disciplinée, sérieuse et très engagée dans ses études, ses recherches scientifiques et dans les différentes manifestations organisées par la faculté», souligne Abdellatif Moukrim, doyen de la Faculté des sciences Ibn Zohr. Le choc était également à son comble pour les étudiants proches de la victime et dans ce cadre un appui psychologique a été proposé aux étudiants. «Nous sommes en train de revoir des pistes des différentes suggestions qui nous ont été faites pour immortaliser le nom de Sana Haddi à travers la publication de ses travaux», révèle à ALM M. Moukrim. Les témoignages des différents amis de la victime et professeurs lors des différentes journées données en hommage à la mémoire de Sana Haddi au sein de la faculté prouvent qu'elle était le modèle d'une étudiante connue pour son engagement, son ambition et son sérieux. Sa perte comme il a été estimé par certains «est une perte pour la relève marocaine». L'enquête de la police est encore en cours pour déterminer les raisons de ce drame et seule la justice pourra dire son dernier mot. Le professeur ayant reconnu son acte criminel, les charges retenues contre l'accusé seraient un meurtre avec préméditation et dissimilation du corps. L'opinion publique comme l'entourage de la défunte attendent que l'accusé soit déféré devant la Cour d'appel pour élucider les raisons de ce drame et permettre à la justice de prononcer son dernier mot.