Repris de justice, Abdellah, 27 ans, sans profession, volait des objets à l'intérieur des voitures, cambriolait et avait recours à l'agression. Ses victimes se comptaient à plus d'une dizaine. Nous sommes à la Cour d'appel de Casablanca. À la barre, se tient Abdellah, un jeune homme de vingt-sept ans, célibataire et sans profession. Il fixe tout droit des yeux le président de la Cour. Il ne change pas la direction de ses regards d'un iota. «Tu t'appelles Abdellah. N...Tu demeures au quartier Cuba, à Casablanca-Anfa?», lui demande le juge qui feuillette le dossier sans lancer le moindre regard à ce jeune repris de justice. Abdellah avait déjà purgé deux peines d'emprisonnement. Il avait été incarcéré pour la première fois en 2002 alors qu'il n'était âgé que de 20 ans. Il était complice d'un repris de justice, professionnel dans le vol d'objets à l'intérieur de voitures. Il a été condamné à trois mois de prison ferme. Cette courte durée derrière les barreaux de la prison d'Oukacha lui a permis de devenir plus professionnel dans ces vols ; puisqu'une fois relâché, il a commencé à s'adonner tout seul aux vols sans complices. Deux ans plus tard, il a été épinglé une deuxième fois et a été condamné à un an de prison ferme. Malheureusement, cette deuxième peine ne l'a pas permis de se repentir. Au contraire, il est devenu sans pitié, prêt à tout. Une seule chose lui hantait l'esprit : avoir de l'argent par n'importe quel moyen. «Selon le dossier de l'affaire, tu as agressé plusieurs personnes... Houda, Abdeslam, Malika, Nadia...et d'autres victimes ont porté plainte contre toi...», lui précise le président de la Cour. Abdellah nie les accusations : «Non, M. le président, je n'ai agressé personne depuis ma dernière libération... Mais, à chaque fois qu'une agression est commise, la police m'arrête car je suis un repris de justice». Avait-il raison ? Non, répondent les victimes qui ont témoigné devant la Cour. Elles ont révélé avoir été victimes d'agression et que l'auteur n'était autre qu'Abdellah qui agissait seul. Le jeune homme leur avait subtilisé argent, bijoux et autres objets qu'ils portaient sur eux. Une autre victime, un commerçant de son état, auquel il avait cambriolé son commerce s'est présenté devant la Cour, assisté par le veilleur de nuit de son quartier qui a surpris Abdellah qui s'apprêtait à cambrioler le commerce. Des témoignages qui semblent avoir convaincu la Cour qu'Abdellah est un récidiviste professionnel. Résultat : ce dernier a été condamné à trois ans de prison ferme.