Le 21 août, comme chaque année, nous allons célébrer la Fête de la Jeunesse : le fait que cette journée soit la date anniversaire de SM le Roi n'est pas anodine et devrait nous inciter à mieux saisir le symbole. S'il est évident qu'en 10 années, les jeunes Marocains ont vécu une formidable avancée notamment en matière de liberté de ton, liberté d'expression – et le chèque remis par le Souverain aux initiateurs du « Boul'vard » en est le plus visible des signes – il n'empêche que c'est à la société toute entière que revient la responsabilité de faire une juste place à sa jeunesse. Le ministre ayant le mieux marqué de son empreinte – en matière de politique de la jeunesse – cette décennie, est sans aucun doute Si Mohamed El Gahs, qui a su avec peu de moyens, faire preuve d'imagination, innover et tracer une véritable ligne directrice. Au-delà de ce haut niveau de responsabilité, c'est à tous les échelons qu'il faut cependant qu'une prise de conscience s'opère. A titre d'exemple, il est dommage de constater que la jeunesse demeure le parent pauvre de l'INDH, que nos élus ne se souviennent de l'existence des jeunes qu'à l'approche des échéances électorales, que les structures notamment politiques (mais pas seulement) demeurent des citadelles imprenables pour les jeunes générations, que de plus en plus nos enfants grandissent entre béton et bitume… etc…, etc. Notre jeunesse est donc en quête d'avenir, certes cela est un peu le propre de toutes les jeunesses, mais la nôtre se heurte de plein fouet à des obstacles de taille : manque de repères, perte de valeurs, «démission» des parents, absence de conscience de bien des adultes ayant en charge leur encadrement, leur éducation, système éducatif défaillant, chômage meurtrier…, bref, autant de maux qui poussent nos jeunes dans les bras assassins des drogues, de l'alcool, de la prostitution… Si nous prenons la peine de les écouter, ils nous sidèrent bien souvent par la justesse de vue de la condition qui est la leur et par-dessus tout réclament respect et dignité : le manque de reconnaissance, la « hogra » comme ils disent, étant ce qui les blesse le plus. Pourtant, malgré ce que l'on pourrait craindre, à l'énoncé de tous ces maux, l'immense majorité n'est pas résignée et fait preuve d'une belle émergie, d'une vraie rage de vaincre, d'une envie d'y croire. Le mouvement associatif en est un bel exemple, qui a vu en quelques années les jeunes s'y investir massivement, la culture également et tout particulièrement la musique, le cinéma, dans le monde rural ce sont les coopératives qui ont bénéficié de l'investissement des jeunes et dans les quartiers urbains, on ne compte plus les jeunes volontés qui ont pris en charge leur environnement immédiat. Nos jeunes ne sont pas démissionnaires, ils frappent à nos portes, prenons garde à ne pas leur rester sourds : à l'image de ce qui est en train de se passer au niveau des instances sportives, c'est une ancienne génération qui doit céder la place, qui doit «passer la main». Non pas qu'en disant cela nous manquions de respect à ces anciens, mais en continuant de «bloquer le passage», ce sont eux qui hypothèquent notre avenir en maintenant notre jeunesse en marge des responsabilités.