Une commission d'enquête a été dépêchée, jeudi 16 juillet, par le ministère de l'Intérieur afin de lever le voile sur les dessous de l'opération électorale du 12 juin dans la circonscription de Menara. Le ministère de l'Intérieur tient à ce que la vérité soit révélée. Le département de Chakib Benmoussa a dépêché, jeudi 16 juillet, une commission centrale d'investigation à la wilaya de Marrakech afin d'entamer une enquête administrative sur les dessous de l'opération électorale du 12 juin dans la circonscription de Menara relevant de la Commune urbaine de Marrakech, indique un communiqué du ministère. Cette décision intervient au lendemain du verdict du tribunal administratif de Marrakech en date du 13 juillet annulant l'opération électorale du 12 juin 2009 dans la circonscription de Menara ainsi que l'élection du président de la municipalité des Sraghna, suite à deux actions intentées par le Front des forces démocratiques (FFD). Selon le verdict de la justice administrative, l'opération électorale dans cette circonscription a été entachée d'irrégularités au niveau du décompte des voix et qui a manqué de précision. La justice a alors tranché mais les dessous de l'affaire ne sont pas toujours clairs. Le communiqué du ministère de l'Intérieur a affirmé que la mission principale de la Commission d'enquête présidée par le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, Saâd Hassar, est de lever le voile sur les faits qui ont accompagné l'élection des conseillers au niveau de la circonscription de Menara, ainsi que les irrégularités qui auraient entaché les élections dans cette circonscription et en déterminer par la même les responsables. Pour rappel, de nouvelles élections dans la circonscription de Menara seront instamment organisées. Le verdict de la justice administrative d'annuler les résultats des élections, a été vivement critiqué par les dirigeants du PAM qui n'ont vu leur candidate assurer le poste de première maire dans l'histoire du Maroc que pendant 22 jours. Les conseillers du PAM à Marrakech avaient même entamé une grève de 48 heures en protestation à cette décision et avaient menacé de procéder à d'autres formes de protestation. La présidence du Conseil de la ville de Marrakech avait tranché, lundi matin 22 juin, en faveur de la candidate du PAM, Fatima Zahra Mansouri. L'opération de vote a permis à Mme Mansouri de remporter la présidence de la ville avec 53 voix contre 36 pour le président sortant Omar Jazouli et 2 voix nulles. L'élection a eu lieu en présence de 91 membres et en l'absence de cinq autres. Fille d'un ancien pacha de Marrakech, Mme Mansouri avait bénéficié d'un large soutien et avait profité de l'opposition de plusieurs conseillers à la réélection du maire sortant Omar Jazouli. La coalition qui a voté pour cette avocate, âgée de 33 ans, est composée du PAM, du PJD, du RNI, du FFD et du MP. Rappelons que le candidat du PAM à la présidence, Adnane Benabdellah, s'est retiré de la course au profit de Mme Mansouri. Cette dernière avait fait part de sa fierté d'avoir été élue à la présidence du Conseil de la ville qui «est une grande responsabilité», émettant l'espoir d'être à «la hauteur des attentes des habitants de Marrakech». Elle avait promis d'autre part qu'elle allait œuvrer au traitement des grands dossiers de la ville, «sur la base des études requises, d'idées et de vision nouvelles qui répondent aux aspirations de la population», selon une déclaration relayée par la MAP.