Le tribunal de première instance de Tunis a condamné dix-sept jeunes Tunisiens à des peines allant de huit à douze ans de prison ferme, pour des délits à caractère terroriste. Dix-sept jeunes Tunisiens, originaires du sud du pays, ont été condamnés par le tribunal de première instance de Tunis, à des peines allant de huit à douze ans de prison ferme, pour des délits à caractère terroriste, a-t-on appris mardi, auprès de l'un de leurs avocats, Me Samir Ben Amor. Agés de 22 à 38 ans, les prévenus, des ouvriers et des commerçants pour la plupart, étaient accusés d'appartenance à une organisation terroriste, d'appel à l'adhésion à cette organisation, de non divulgation aux autorités d'informations sur la commission d'actes terroristes et de tenue de réunions non autorisées. Lors de leur interrogatoire, ils ont clamé leur innocence, niant les faits qui leur étaient reprochés et se sont plaints de tortures. Les avocats de la défense ont réclamé le non-lieu en faveur de leurs clients. Ils ont axé leurs plaidoiries sur l'absence de preuves étayant les accusations et la nullité des procès-verbaux qui ont-ils soutenu, renferment des aveux extorqués sous la torture. Me Ben Amor, spécialiste des affaires liées au terrorisme, a déclaré à l'Associated Press qu'il allait interjeter appel de ces condamnations. Ce procès, qui s'est déroulé lundi, s'inscrit dans le contexte de l'affaire dite de Soliman. Cette localité, située à une quarantaine de kilomètres de Tunis, avait été le théâtre début 2007 d'accrochages sanglants entre les forces de l'ordre et des salafistes dont le noyau, cinq Tunisiens et un Mauritanien, s'étaient infiltrés à travers la frontière algérienne. Fait rare dans les annales tunisiennes, ces heurts avaient fait 14 morts dont un officier de l'armée et un agent de sécurité et 12 membres du groupe salafiste. Pour rappel, Quatorze personnes accusées de préparer des attentats en Tunisie ont été condamnées en octobre 2008, à des peines allant de huit mois à huit ans de prison ferme pour le chef du groupe. Le chef du groupe de 14 personnes, Kaïs Haddaji, 34 ans, a reçu la peine maximale de huit ans ferme devant la cinquième chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. Les autres membres ont écopé de huit mois ferme pour n'avoir pas alerté les autorités des projets terroristes. Des procès en série s'étaient déroulés devant les tribunaux tunisiens en vertu de la loi antiterroriste adoptée par le Parlement tunisien en 2003, décriée par plusieurs ONG et partis d'opposition, qui la considèrent anti-constitutionnelle. Par ailleurs, la 13ème chambre criminelle de la Cour d'appel avait confirmé la condamnation prononcée en première instance d'un Tunisien de 31 ans, Mourad Khemiri, à deux ans de prison.