Selon la Banque mondiale, la réalisation de l'autosuffisance céréalière au Maroc est possible, mais elle aura un coût élevé. Le coût de l'autosuffisance serait de 6 milliards de dollars en 2017. Au Maroc, la réalisation de l'autosuffisance céréalière est possible, mais elle aura un coût élevé. C'est en substance ce que déduit une nouvelle étude intitulée «Renforcer la sécurité alimentaire au Moyen-Orient et Afrique du Nord». Cette étude a été élaborée par la Banque mondiale, en collaboration avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Fonds international de développement agricole (IFAD). Le Maroc est moins dépendant des importations de céréales que la plupart des pays arabes. Les projections montrent que la demande marocaine de céréales pour la consommation humaine (blé, principalement) va augmenter de 73 millions de tonnes métriques en 2003 à 103 millions de tonnes métriques en 2030, selon cette étude. «Si les agriculteurs marocains font progresser de manière raisonnable la productivité céréalière et la superficie cultivée, le Maroc pourrait atteindre l'autosuffisance en production céréalière jusqu'en 2017. Toutefois, la conversion de terres pouvant être utilisées pour des cultures à haute valeur ajoutée à la culture de céréales est très coûteuse», indique-t-on dans cette étude. Ainsi, la productivité de chaque province serait poussée au niveau de la province la plus productive du pays et la surface des terres consacrées à la production de céréales serait poussée à un niveau record historique, selon la même source. Face à une demande qui ira crescendo durant les années à venir, les experts de la Banque mondiale, la FAO et l'IFDA ont évalué le coût d'une autosuffisance céréalière qui permettra au Maroc de raffermir sa sécurité alimentaire à 6 milliards de dollars en 2017. «Comme la demande continue de croître, le coût de l'autosuffisance grimperait de 21 millions de dollars en 2007 à 6 milliards de dollars en 2017, dernière année où l'autosuffisance serait possible», affirment-ils. «La valeur totale du revenu sacrifié pour garantir l'autosuffisance céréalière du pays sur une période de 11 ans atteindrait le chiffre vertigineux de 16 milliards de dollars. Les arbitrages entre les cultures de grande valeur et les céréales varient selon les pays, mais le message sous-jacent est le même : le coût d'opportunité de la recherche de l'autosuffisance céréalière augmente de façon exponentielle à mesure que la demande augmente», ajoutent-ils. Une fois acquise, l'autosuffisance céréalière permettra au pays de ne plus faire appel aux importations pour subvenir à ses besoins. En 2030, le Maroc sera le seul pays du Maghreb dont les importations de céréales vont diminuer de 17 %. Les rédacteurs de cette étude se sont également penchés sur les investissements publics en recherche et développement agricole. Le Maroc est cité parmi les «pionniers» de la région en la matière. Les efforts du Maroc pour arriver à assurer une production céréalière suffisante sont également menés par le Plan Maroc Vert. Les Piliers I et II de ce programme visent plus d'un million d'entreprises agricoles. En termes d'impact sur le PIB, le Plan Maroc s'attend à un PIB agricole supplémentaire de 70 à 100 milliards de dirhams. Le Plan Maroc Vert vise à déclencher une nouvelle vague d'investissement au niveau national avec un objectif de 10 milliards de dirhams an, autour de 1.000 à 1.500 projets sur l'ensemble du territoire, y compris les régions périphériques.