Abdeslam Laaziz, secrétaire général du CNI, affirme que l'Alliance de la gauche démocratique, qui regroupe le CNI, le PADS et le PSU, reste ouverte sur la possibilité de collaboration avec les autres partis de la gauche, particulièrement l'USFP et le PPS. ALM: Après les faibles résultats des législatives qu'avez-vous fait pour obtenir un meilleur score lors des élections du 12 juin ? Abdeslam Laaziz : Pour les élections communales du 12 juin prochain, nous avons adopté une approche différente de nature à mobiliser les potentialités des trois partis, ainsi nous avons décidé de créer des structures communes au niveau local, présenter des candidatures communes dans toutes les circonscriptions et décentraliser la gestion des candidatures au niveau des circonscriptions. Ce sont nos camarades au niveau local qui ont décidé des candidats et de leur classement dans les listes électorales selon des critères objectifs avec la condition que les trois partis doivent être sur les listes et de préférence à des places éligibles. Comment pouvez-vous justifier les résultats que vous avez obtenus lors des dernières élections législatives ? Il faut rappeler tout d'abord que le Parti du congrès national ittihadi s'est présenté lors des élections législatives de 2007 dans le cadre d'une alliance politique regroupant le CNI, le PADS et le PSU, et qu'on appelle l'Alliance de la gauche démocratique (AGD). Les résultats obtenus par les partis de l'Alliance n'étaient pas à la hauteur de nos attentes. Cela pourrait être expliqué par différentes raisons dont le faible taux de participation et l'achat massif des voix qui ont caractérisé ces élections et ont ainsi défavorisé les candidats de l'Alliance. Sachant que ceux qui n'ont pas voté sont surtout les électeurs potentiels de la gauche. Par ailleurs, certaines lacunes de gestion de ces élections ont également pesé sur les résultats que nous avons obtenus. Certains observateurs affirment que ces résultats sont dus au manque de communication avec les masses. Que répondez-vous à cela ? Comme je l'ai expliqué précédemment, nos résultats lors des élections législatives ne reflètent pas la présence des trois partis. Et votre question suppose que les masses sont allées voter en septembre 2007 et que les résultats reflètent le poids réel des partis. La réalité est tout autre. Le taux de participation très faible, surtout dans les circonscriptions urbaines, a biaisé le scrutin. Quatre facteurs ont été déterminants lors de ces élections: Le retour en force des notables, l'achat massif des voix, la proximité avec l'administration et l'utilisation de la religion. Les trois partis de l'Alliance de la gauche démocratique, de part leur histoire, leurs valeurs et même la sociologie de leurs bases, n'entrent pas dans ces catégories et nous avons toujours milité contre l'utilisation de ces «leviers» que nous considérons comme anti-démocratique. Certains de vos alliés de l'Alliance de la gauche ont choisi de collaborer avec l'USFP. Est-ce que votre parti va collaborer avec des partis de la gauche en dehors de l'AGD ? Nous avons décidé au niveau des trois partis de l'Alliance de présenter des listes et des candidats communes tout en restant ouverts à la possibilité de collaboration avec les autres partis de gauche et particulièrement avec l' USFP et le PPS. Seulement, des contraintes diverses n'ont pas permis d'avoir des avancées réelles à ce sujet. A la date d'aujourd'hui on ne peut citer que les cas de Settat, où on pourrait avoir une liste commune entre les trois partis de l'Alliance et l'USFP, le cas de Yaacoub Elmansour à Rabat où les militants du PPS seront présents sur la liste de l'Alliance et peut-être le cas de Tan Tan où les discussions sont toujours en cours. Pour les trois cas, les trois partis ont donné leur accord. Le bureau politique du CNI a toujours encouragé ces démarches unitaires et nous croyons que ces accords quoique limités auront valeur de test et ouvriraient, nous l'espérons, de nouveaux horizons aux militants de la gauche marocaine.