L'affaire «Haifa» et Omar Jazouli ressemble à bien des égards à celle de Dominique Baudis avec deux prostituées. Retour sur une histoire montée de toutes pièces mêlant pouvoir, abus sexuels et manœuvres politiciennes. En guerre, tous les coups sont permis, même les plus bas. Et en politique, il est de coutume de frapper bas ses adversaires. L'affaire «Haifa» et Omar Jazouli qui ébranle le microsome politique rassemble à bien des égards à celle de Dominique Baudis. Mais, cette fois-ci, l'ex-maire de Toulouse a eu droit à deux prostituées. Le 16 mai 2003, le président du CSA, équivalent de notre HACA, apprend qu'il est accusé par deux prostituées, Patricia et Fanny, d'être le complice d'un tueur en série, Patrice Alègre. Le 22 mai 2003, un travesti mythomane, confirme les accusations des ex-prostituées sur TF1, de dos et sous un nom d'emprunt. Le 30 mai 2003, Patrice Alègre déclare qu'il a tué une prostituée et un travesti à la demande de Dominique Baudis. De mal en pis, Baudis a été jeté à la vindicte publique, par médias interposés, et a alimenté la chronique publique par les affabulations de Patricia et Fanny. Pendant un an et demi, Dominique Baudis a été la victime d'une calomnie très médiatisée et qui a tenu en haleine tout le milieu politique français. Deux années après, l'affaire est close, après que la justice a découvert qu'il ne s'agissait finalement que de mensonges. En 2005, Dominique Baudis publie un livre «Face à la calomnie», édité chez Pocket dans lequel il affirme que ce qui lui est arrivé «peut arriver à n'importe qui, n'importe quand». «Après un an et demi de tourments, on est arrivé au bout du rouleau du mensonge. Le juge Perriquet a refermé son dossier. [...] Il constate que rien n'est venu étayer les accusations dont on nous accablait et qu'il n'y a donc pas lieu d'engager de poursuites. Toutes les vérifications ont, au contraire, révélé les affabulations de Patricia et Fanny. [...] Elles ont menti, ce n'est pas moi qui le dis, c'est le juge qui le constate. Le procureur Bréard doit lui-même en convenir. [...] Il a ouvert une instruction sur des mensonges avérés. Exprime-t-il un regret ? Certainement pas. Il a persécuté des innocents pendant des mois mais il n'éprouve « aucun remord», dit-il», raconte-t-il dans «Face à la calomnie».