Les touristes représentent aujourd'hui le seul danger, selon Bouazza Kherrati, médecin vétérinaire et président de l'AMPOC, qui affirme que le pays dispose actuellement d'un stock suffisant de Tamiflu. ALM : Comment pouvez-vous nous définir la maladie de la grippe porcine ? Bouazza Kherrati : Tout d'abord il faut dire que la grippe porcine est l'une des plus anciennes maladies virales connues par l'humanité. Au siècle dernier et précisément en 1918, cette maladie a fait 40.000 morts. Après avoir disparu pendant un temps, elle a réapparu en 1957 et en 1968. Le virus qui a apparu en 1918 c'est le A(H1N1), en 1957 c'est le A(H2N2) et en 2009 c'est le A(H1N1). Il s'agit d'une maladie très grave qui se transmet entre hommes par transmission aérienne directe. La contamination alimentaire est impossible car un virus ne survit pas à la cuisson. Le virus de la grippe porcine, A(H1N1) est constitué par un mélange de virus de la grippe. C'est un virus qui est produit d'une combinaison des virus d'origine aviaire avec le virus de la grippe humaine. Pour le Maroc, étant donné qu'il ne dispose pas d'élevage de porcs, le risque ne peut prévenir que de l'étranger.
Quels sont les symptômes de cette épidémie ? De manière générale, on peut dire que les symptômes de cette grippe sont ceux d'une grippe normale. La grippe porcine se traduit par une élévation de la température, un éternuement, un écoulement nasal, des douleurs articulaires et ou musculaires, un abattement en plus de la fatigue. Donc, il n'est pas aisé de distinguer la grippe porcine de la grippe normale. Il n y a rien qui puisse faire la différence.
Quels sont les médicaments qui puissent être utilisés contre cette épidémie ? Tout d'abord, il faut dire que pour l'instant il n' y a pas de vaccin contre cette maladie. Concernant les médicaments, on utilise partout le Tamiflu. Un médicament qui a été utilisé contre la grippe aviaire et qui a donné de bons résultats. Suite à l'apparition des premiers symptômes de la grippe aviaire, l'utilisation de ce médicament permet de le traiter de manière efficace. Le Maroc dispose actuellement d'un stock suffisant de ce traitement au cas où l'épidémie paraîtrait au Maroc.
Comment évaluez-vous les dangers que représente cette grippe ? Les cas de grippe qui sont apparus jusqu'à présent ne sont pas tous graves et les symptômes peuvent être plus ou moins sévères. Si on arrive à prendre la maladie à temps, elle peut être soignée. Comme vous le savez, et en plus des dangers sanitaires que représente cette maladie et qui se traduit par des dégâts humains, la grippe porcine a causé des pertes économiques énormes puisqu'il y a actuellement un blocage au niveau des échanges commerciaux.
Pour l'instant cette épidémie n'est pas apparue au Maroc. Mais quelles sont les mesures qui doivent être prises à titre de prévention ? Je vous assure qu'il n'y a rien à craindre au Maroc pour le moment. Le Maroc a été épargné jusqu'à présent par cette épidémie en raison de l'absence quasi-totale d'un élevage de porcs. En plus, le porc n'est pas consommé par les citoyens. Et en plus de tout cela, cette maladie ne se transmet pas par consommation du porc. Les touristes représentent aujourd'hui le seul danger. Les mesures à prendre sont ceux qui ont été recommandées par l'OMS. Les mesures doivent être renforcées au niveau des frontières du Royaume, notamment au niveau des aéroports et ports. Je vous rappelle que le Maroc a été épargné par la grippe aviaire notamment grâce aux mesures qui ont été prises à l'époque par les autorités compétentes.