La RAM a reçu une assignation dans le cadre d'une procédure en référé devant le Tribunal régional de Dakar, à la demande de l'Etat sénégalais. Nouvel épisode dans la procédure de séparation entamée entre la Royal Air Maroc et Air Sénégal International (ASI). La RAM a reçu une assignation dans le cadre d'une procédure en référé devant le Tribunal régional de Dakar, à la demande de l'Etat sénégalais. Une assignation, signifiée le lundi 30 mars 2009, pour une comparution le mercredi 1er avril. «Et donc sans aucun délai laissé à un éventuel rapprochement des points de vue, symbolise en elle-même le refus de toute discussion», s'indigne la RAM dans un communiqué de presse. À la RAM, on est «désappointé d'apprendre une telle chose alors qu'on a explicitement exprimé notre volonté de régler cette affaire à l'amiable !?». Driss Benhima, président-directeur général de la RAM, qui demandait ouvertement le divorce, avait proposé un plan de sauvetage aux responsables sénégalais. Un plan censé permettre à la compagnie sénégalaise d'avoir un bilan sain et de continuer son activité. En portant cette affaire devant la justice, l'alliance scellée entre la RAM et Air Sénégal International marque un nouveau tournant. Cette assignation en justice rend encore plus difficile une procédure de séparation annoncée, il y a près d'un an et demi, mais dont les termes restent encore imprécis. La RAM, qui dit avoir toujours veillé à préserver les intérêts d'ASI et à protéger les emplois de ses collaborateurs, enregistre avec «beaucoup de désappointement, d'incompréhension et de regret l'attitude de la partie sénégalaise qui risque de ruiner la compagnie». Par ailleurs, l'Etat sénégalais a demandé la désignation d'un expert judiciaire chargé d'auditer la compagnie dans un délai d'un mois. Le Sénégal a réclamé également l'obligation pour la RAM d'assurer la continuité de la gestion de la compagnie sous peine d'une condamnation à une «astreinte exagérément lourde». «En parallèle, et en contradiction avec ce qui précède, les comptes d'Air Sénégal International ont été bloqués par l'Agence chargée de récupérer les taxes aéroportuaires, ce qui ne peut qu'entraîner à court terme l'arrêt des activités de la compagnie», indique-t-on à la RAM. En attendant de préciser les modalités de cette séparation, la RAM a proposé, en février dernier, une feuille de route au Sénégal. L'objectif étant de faciliter le transfert de la compagnie dans les meilleures conditions et dans un cadre de concertation que la RAM veut «constructif et serein». Cette proposition prévoyait un retrait progressif de Royal Air Maroc et une transition harmonieuse vers la prise de contrôle par les pouvoirs publics sénégalais, dans un délai raisonnable et non perturbant, selon les responsables d'ASI. «Cette initiative n'a pas été prise en considération par les partenaires sénégalais qui, au contraire, ont choisi, contre toute attente, l'option judiciaire et la tentation de la rupture et de l'affrontement», selon la RAM. De quoi dissuader la compagnie nationale de conclure un autre partenariat en Afrique. «L'expérience avec Air Sénégal s'est avérée très difficile, dans le cas du Sénégal, qui aurait dû être le plus facile vu la nature des relations avec ce pays frère, de gérer une compagnie nationale pour le compte de l'Etat concerné», a noté M. Benhima, dans un entretien accordé à ALM en novembre dernier. «Nous ne sommes pas prêts à recommencer une coopération à ce degré d'engagement et d'implication», a-t-il lancé.