Réuni le mardi 24 mars, le conseil de Bank Al-Maghrib a décidé de réduire son taux directeur de 0, 25%. Une décision expliquée par la baisse de l'inflation. Le conseil de Bank Al-Maghrib vient de tenir sa réunion trimestrielle, mardi 24 mars, après laquelle il a décidé de ramener le taux directeur à 3,25%. «Cette baisse d'un quart de point s'explique par une conjoncture favorable», souligne Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, lors d'une conférence de presse organisée le même jour à Rabat. Contacté par ALM, Noureddine Cherkani, président du directoire de Wafa Immobilier, a précisé que «la baisse du taux directeur de Bank Al-Maghrib n'aura pas d'impact sur les crédits immobiliers parce que ces derniers ne dépendent que des bons du Trésor». «Il n'y aura ni augmentation ni baisse durant les six prochains mois dans les crédits immobiliers. Il faut savoir qu'il n'y a pas de liaison entre la baisse du taux directeur de Bank Al-Maghrib et les taux des crédits immobiliers», a ajouté M. Cherkani. Selon Bank Al-Maghrib, l'inflation qui était de 3,9% au quatrième trimestre 2008 a considérablement baissé. L'indice de l'inflation sous- jacente est passé de 3,3% en décembre à 2,8% en janvier et à 1,3% en février. Les derniers données disponibles montrent que la hausse des prix s'est située à 3,8% en février, après avoir atteint 4% en janvier. L'évaluation du conseil est que la poursuite du mouvement de décélération de l'inflation est le résultat du ralentissement de l'inflation des biens échangeables. En effet, l'atténuation des tensions sur les prix des matières premières non énergétiques, particulièrement ceux des produits alimentaires de base, et du pétrole, a contribué de façon importante au repli de l'inflation des biens échangeables. Cette orientation est corroborée par l'évolution des prix à la production industrielle qui ont été les plus impactés par le mouvement de baisse des cours du pétrole et des matières premières non énergétiques importées, enregistrant une diminution 2,8% en décembre et de 7,8% en janvier 2009. Pour leur part, les conditions monétaires montrent que la décélération du crédit s'est poursuivie, avec un rythme d'augmentation en glissement annuel de 21% en février, après 25% en quatrième trimestre 2008. Pour 2009, les prévisions tablent sur une progression de 16%. Parallèlement, la résorption de l'excédent monétaire des agents non financiers concourent à l'atténuation des pressions sur les prix. Au total, la prévision centrale de l'inflation et de l'inflation sous-jacente à l'horizon des six prochains trimestres ont été actualisées à la baisse par rapport à l'évaluation de la politique monétaire de décembre 2008. L'inflation devrait en conséquence évoluer à un rythme durablement inférieur à 3% sur l'horizon de prévisions, avec une prévision moyenne de l'ordre de 2,6% et ce, jusqu'au deuxième trimestre 2010. Pour sa part, la prévision de l'inflation sous-jacente indique qu'elle se situerait autour de 2% sur l'horizon de prévision.