Plusieurs acteurs et films marocains ont été primés à la 21ème édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Les productions cinématographiques marocaines ne sont pas revenues bredouille du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Plusieurs acteurs et films marocains ont été primés à la 21ème édition de cette messe du cinéma africain qui s'est déroulée du 28 février au 7 mars derniers sous le thème «Cinéma africain : Tourisme et patrimoine culturels». Le film «Nos lieux interdits» de Leila Kilani a obtenu le 1er Prix dans la compétition documentaire, qui est doté de 3 millions de F CFA (100 F CFA=1,70 dh environ). Ce film-enquête sur les violences d'Etat avait également reçu au Festival national du film de Tanger le Prix du cinquantenaire. «Nos lieux interdits», qui selon son auteur, «s'inscrit dans un moment précis de l'histoire du Maroc, cette phase de catharsis, phase critique, singulière, incarnée par l'Instance Équité et Réconciliation», est l'un des premiers films documentaires à recevoir le fonds d'aide marocain à la production cinématographique. Il a ainsi ouvert la voie dans le paysage cinématographique national à d'autres productions dans les catégories documentaires. Catégorie qui souffrait de manque de soutien et par là de manque d'intérêt de la part des réalisateurs marocains. Dans la compétition long-métrage du Fespaco, Abdel Karim Akauach a obtenu le Prix du meilleur décor dans le film «Adieu mères» de Mohamed Ismaïl, d'une valeur de 1 million de F CFA. Dans le même film, le réalisateur Kamal Kamal s'est vu décerner le Prix de la meilleure musique, qui est doté également d'un million de F CFA. L'actrice Sanaa Mouziane quant à elle, a remporté le Prix de la meilleure interprétation féminine pour son rôle dans le film «Les jardins de Samira» de Latif Lahlou. Rappelons que trois long-métrages marocains étaient en compétition pour l'Etalon d'or de Yennenga, la plus haute distinction du Fespaco finalement remportée par le film «Teza» de l'Ethiopien Haile Gerima, 62 ans, qui lui a valu en septembre le Prix spécial du jury de la Mostra de Venise. Il s'agit, outre «Les jardins de Samira» et «Adieu mères», de «Whatever Lola wants» de Nabil Ayouch. Dans la catégorie des Prix spéciaux, Al Ghaba (Les démons du Caire) du réalisateur Ahmed Atef a remporté le Prix de la ville de Ouagadougou d'une valeur de 2 millions de F CFA. Le Fespaco, créé en 1969, est la plus grande manifestation cinématographique du continent africain et décerne à chacune de ses biennales le trophée de «L'Etalon de Yennenga» à la meilleure œuvre cinématographique de long-métrage. Pour cette édition, 129 films étaient en compétition, dont 20 longs-métrages et 20 courts-métrages de fiction, 30 documentaires, 29 films en TV-vidéo, 13 séries télévisées et 17 films de la diaspora. Des changements importants ont été introduits pour cette 21ème édition. Ainsi, le nombre des films en compétition a été réduit de façon substantielle. Selon le délégué général du festival, Michel Ouédrago :«cette rigueur sélective est désormais nécessaire pour ne retenir que le meilleur crû lors de cette édition».