Rabat a décidé le rappel en consultation de son chargé d'Affaires à Téhéran. Les relations diplomatiques entre les deux capitales sont tendues depuis que le Maroc a exprimé sa solidarité avec le Bahreïn. Les relations diplomatiques entre le Maroc et l'Iran sont particulièrement tendues durant ces deux dernières semaines du mois de février. Le Maroc annonce le rappel en consultation, pour une semaine, de son chargé d'Affaires à Téhéran cinq jours après la convocation «singulière» par le ministère iranien des Affaires étrangères du représentant diplomatique du Royaume dans ce pays. Taïeb Fassi Fihri a convoqué à son tour, mercredi 25 février, Vahid Ahmadi, ambassadeur de la République Islamique d'Iran à Rabat. M. Fassi Fihri a exprimé au diplomate iranien «le vif étonnement» du Maroc suite à la convocation «singulière» et son «fort rejet de certaines expressions inopportunes contenues dans le communiqué, publié à cet égard, par l'agence officielle iranienne (IRNA)». «Le ministre a précisé à l'ambassadeur iranien que la position exprimée par le Maroc au sujet des récentes déclarations de certains milieux iraniens, portant atteinte à la souveraineté et à l'intégrité territoriale du Royaume de Bahreïn, préside de l'attachement du Royaume à la légalité internationale, aux relations de bon voisinage entre les pays et de sa pleine solidarité avec un Etat frère», explique le ministère dans un communiqué de presse. «Aussi, le Maroc s'étonne-t-il du traitement singulier dont le Royaume a fait l'objet, sur ce sujet, par les autorités iraniennes et s'interroge-t-il sur les motifs réels ayant présidé à la publication d'un communiqué officiel à cet égard», ajoute-t-on. Tout a commencé lorsque Sa Majesté le Roi Mohammed VI a exprimé, vendredi 20 février, la solidarité du Maroc avec le Bahreïn dans un message à Hamad Ibn Aissa Al Khalifa, suite à des déclarations «suspectes et dangereuses» portant atteinte à l'inviolabilité et à la souveraineté du Bahreïn. Sa Majesté le Roi a indiqué que «ces déclarations abjectes à l'endroit d'un pays arabe frère et membre actif dans son environnement régional et au sein de la communauté internationale ont suscité notre fort étonnement et notre profonde inquiétude». «Nous considérons de même que ces déclarations absurdes sont en contradiction flagrante avec les principes et les règles du droit international, ainsi qu'avec les valeurs de coexistence et de bon voisinage auxquelles incite notre religion islamique tolérante», a ajouté le Souverain. Deux jours après ce message, M. Fassi Fihri fait le déplacement jusqu'à Manama où il a été reçu par le Roi du Bahreïn Hamad Ibn Aissa Al Khalifa pour lui remettre un message écrit de S.M. le Roi Mohammed VI. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération a précisé que le message royal s'inscrit dans le cadre des relations fraternelles privilégiées qui unissent les deux peuples frères et des liens solides entre les deux Souverains. Dans son message, le Souverain a réitéré, au nom du peuple marocain, sa solidarité absolue avec le Royaume de Bahreïn, un membre actif au sein de la Ligue arabe et de l'Organisation des Nations unies, a noté M. Fassi Fihri. Un message qui n'a pas été bien accueilli à Téhéran. Ce qui est surprenant de la part d'un Etat censé respecter la souveraineté des autres pays conformément au droit international. Il est à signaler que la République islamique d'Iran entretient des relations tendues avec les pays du Golfe dont elle ne reconnaît pas la souveraineté sur certains territoires. C'est le cas avec les Emirats Arabes Unis, l'Irak et, maintenant, le Royaume du Bahreïn que des dirigeants iraniens ont désigné come une province iranienne.