En réaction à son éviction, le secrétaire général démis de l'UGTM, Mohamed Benjelloun Andaloussi, s'estime victime d'un complot monté par le camp de Hamid Chabat. ALM : Vous avez été démis de votre poste de secrétaire général de l'UGTM? Avez-vous failli à votre mission ? Mohamed Benjelloun Andaloussi : Le bilan que j'ai réalisé au bout de deux ans et demi de mandat à la tête de l'UGTM est positif. Vu l'ampleur des problèmes dont j'ai hérité lors de mon investiture, je peux avancer sans risque d'exagération que ce bilan est plus que positif. Quand j'ai pris la responsabilité en 2006, j'ai eu fort à faire pour payer les dettes considérables contractées par le syndicat au fil de nombreuses années. L'UGTM a dû s'acquitter d'une dette de l'ordre de 810.000 dirhams, qui représente la somme des loyers non payés par le syndicat depuis 1986. Je vous fait grâce des efforts que j'ai déployés pour honorer les engagements internationaux du syndicat. Quant à cela, il faut ajouter les problèmes d'organisation interne du syndicat (règlement interne, constitution du comité exécutif, etc), il n'est pas difficile d'imaginer les défis énormes auxquels j'ai dû faire face. Qui vous en voulait alors? Et pourquoi ? Je suis victime d'une machination montée de toutes pièces par les amis de Hamid Chabat. Ce dernier voulait à tout prix que le congrès de l'UGTM se tienne avant celui du parti de l'Istiqlal, prévu en janvier 2009. Je n'étais pas d'accord que ce congrès se tienne les 12, 13 et 14 décembre courant pour la simple raison que les conditions n'étaient pas encore réunies. Mais ce n'est pas de cette oreille que l'entend Hamid Chabat. Derrière sa précipitation, il y a deux raisons non déclarées : il voulait, d'abord, montrer qu'il sera l'homme fort du prochain comité exécutif du parti de l'Istiqlal. Il voulait, également, cumuler son poste de président du Conseil de la ville de Fès avec celui de secrétaire général de l'UGTM. Pour lui, tous les moyens, y compris le chantage, étaient bons pour parvenir à cette fin. Il a profité de mon voyage en France il y a un mois pour exiger la tenue du congrès de l'UGTM le plus tôt possible. En un mot comme en mille, il voulait me pousser vers la porte du syndicat. Je dois préciser que je n'ai été à aucun moment contre la tenue du congrès, je voulais simplement que ce congrès se déroule en dehors de toute improvisation. Qui s'occupe, aujourd'hui, de la gestion des affaires de l'UGTM, en attendant la tenue de son congrès le 30 janvier prochain ? Hamid Chabat a décidé que c'est la commission préparatoire du congrès qui veille à la gestion de ces affaires. Je dois préciser que c'est lui qui préside cette commission, au mépris de toutes les règles de bienséance.