Le projet de loi modifiant et complétant le Code électoral, adopté mardi à la Chambre des représentants, prévoit de relever de 5 à 6% le seuil de représentativité des femmes au sein des conseils municipaux. Une participation significative des femmes aux prochaines échéances électorales. C'est ce que promet, du moins, le projet de loi modifiant et complétant le Code électoral. Une série de dispositions visant à renforcer la participation féminine à la gestion des affaires locales sont contenues dans ce nouveau projet, adopté mardi soir à la Chambre des représentants. Le relèvement de 5 à 6 % du seuil de représentativité féminine vient en tête de ces dispositions. Réagissant à cette initiative, Lahcen Daoudi, député PJD (opposition), s'est voulu positif, même si, affirme-t-il, «nous aurions souhaité que ce seuil soit relevé de 5 à 10 %». Le vice président de la Chambre des représentants en veut aux partis de la majorité, qui auraient revendiqué un seuil se situant autour de 6%. Mais un autre son de cloche fait valoir la portée de ce qu'il a appelé une «mini-révolution» pour la femme. Les chiffres sont très éloquents. «Le nombre de sièges attribués aux femmes au niveau des conseils communaux du monde rural passera de un à trois», renchérit un député de la majorité. Même tendance à la hausse en ce qui concerne les conseils des communes urbaines et des arrondissements, où le nombre des sièges attribués aux femmes passera de quatre à six. Intervenant devant la Commission de l'Intérieur, de la décentralisation et des infrastructures à la Chambre des représentants, le ministre de l'Intérieur a mis en exergue l'importance des acquis féminins, tout en précisant ce qui reste à faire. M. Chakib Benmoussa a appelé à l'élaboration d'une « Charte d'honneur » en vertu de laquelle l'ensemble des formations politiques s'engagent à avaliser les candidatures féminines dans la limite des taux préétablis. La balle est, donc, dans le camp des partis, appelés à prendre acte de la volonté politique manifestée au sommet de l'Etat pour garantir une participation féminine respectable et honorable à la gestion locale. A ce propos, le ministre de tutelle a expliqué qu'en application des Hautes directives de SM le Roi Mohammed VI, des dispositions spéciales destinées à renforcer la représentativité féminine ont été prévues dans le cadre du nouveau texte de loi. Le ministre dévoile une initiative d'autant plus symbolique qu'elle prévoit la création d'un «fonds de soutien à l'encouragement de la représentation des femmes». Par cette initiative, - dont les modalités et conditions de fonctionnement restent à déterminer-, il s'agit de renforcer les capacités représentatives de la femme à l'occasion des prochaines élections communales et législatives. L'Etat répond à l'une des principales revendications des associations féminines, qui n'ont eu de cesse d'appeler à leur donner les moyens de leur encadrement et leur épanouissement politique pour participer efficacement à la gestion des affaires publiques.