Goldman Sachs a révisé en forte baisse ses prévisions de croissance du PIB réel américain pour les trimestres à venir. La banque américaine s'attend désormais à un recul de 5% du PIB en rythme annuel pour le quatrième trimestre en cours, de 3% pour les trois premiers mois de 2009 et de 1% le trimestre suivant. Goldman tablait auparavant sur un recul de seulement 3,5% au quatrième trimestre, de 2% au suivant et sur un chiffre stable pour les trois mois d'après. Avec ces nouvelles prévisions, la baisse du PIB avoisinerait celle majeure constatée en 1982. «Nous avons révisé à la baisse nos prévisions concernant le PIB réel américain, en réponse aux signes continus de baisse de la demande domestique et internationale, de détérioration du marché du travail et du durcissement des conditions financières et à cause d'une impasse apparente dans la politique budgétaire, en attendant le transfert de pouvoir à l'administration Obama fin janvier», ont déclaré les économistes de Goldman, sous la direction de Jan Hatzius. La détérioration de l'économie est une des grandes raisons de cet abaissement de prévisions mais la politique financière de l'administration américaine, qui a conduit à un durcissement des conditions financières, a été le principal motif de ces ajustements, selon les économistes de Goldman. La banque s'attend par ailleurs à ce que le taux de chômage grimpe à 9% d'ici le quatrième trimestre 2009, jugeant très peu probable au retour à une tendance de croissance en 2010. Les bénéfices des entreprises américaines devraient globalement reculer de 25% en 2009, contre -20% attendus précédemment, selon Goldman qui anticipe un recul de 10% cette année. La banque s'attend par ailleurs à une poursuite de la baisse de l'indice des prix à la consommation, à 1,4% au troisième trimestre 2009. Goldman prévoit dans ce contexte une baisse des taux de la Réserve fédérale américaine de 50 points de base lors de la prochaine réunion de politique monétaire de l'institution, le 16 décembre, ou même avant. «Cependant, nous ne tablons pas sur une configuration marquée et prolongée d'une baisse significative des prix qui serait habituellement associée au terme de « déflation » à l'horizon de ces prévisions», écrivent les économistes de Goldman.