Joaquim de Almeida, le plus international des acteurs portugais, fait partie des membres du jury de la huitième édition du Festival international du film de Marrakech. Il fait part à ALM de ses impressions sur la compétition et sur le festival en général. ALM : Comment trouvez-vous les films en compétition ? Joaquim de Almeida : La sélection des films en compétition est très intéressante. Parce qu'elle comporte des longs-métrages très différents les un des autres. Par exemple, on a vu, mardi, pour la première fois dans la compétition du festival, un film américain indépendant qui nous a fait sourire quand même. Les autres films sont assez tristes. On a vu des films chinois, polonais, indien, danois… des films un peu de partout, aussi quelques uns avec une production plus élaborée. Lundi après avoir vu les premiers films projetés, le jury s'est réuni pour en parler un peu. Et c'était drôle de voir qu'on a tous des opinions très différents. Alors cela va être assez intéressant de voir quelle sera la décision du jury. Moi, je pensais que ce serait beaucoup plus simple. Mais ce n'est pas le cas finalement. Et cela veut dire que la sélection est bonne. Chacun des 8 membres du jury a ses préférences. Et il y a 15 films en compétition. J'espère qu'il y aura bonne décision. Quel est le critère de sélection du jury ? Je n'ai pas de critère. Je vois des films qui m'intéressent plus d'autres. Je trouve qu'il y a des films qui parlent de sujets qui m'intéressent plus que d'autres. On peut penser que c'est bien aussi de donner un prix à un film qui métrite l'encouragement. Le critère est que chaque membre du jury juge ce qu'il aime ou n'aime pas. On est tous un peu des gens différents. On a vu cela quand on a parlé des films. Chacun aimait un film différent. Cela va donner une discussion agréable que j'espère ne va pas durer quatre heures (rires). Et quinze films programmés dans la compétition, ce n'est pas beaucoup ? Oui c'est beaucoup de voir deux films par jour et nous en avons vu trois lundi. Mais, j'ai été jury dans des festivals où il y avait beaucoup plus de films. Surtout qu'on devait voir aussi des courts-métrages. En fait, je préfère une sélection de 12 films. C'est aussi bien cette sélection de 15 films sauf qu'elle nous fait travailler quand même. On voulait voir un peu plus Marrakech mais on n'a pas eu le temps (rires). Que pensez-vous du festival de Marrakech ? Je trouve que le festival de Marrakech est très bien organisé. J'ai été étonné de voir que le festival riche en programmation. J'ai assisté à plusieurs festivals dans le monde et je trouve que le festival de Marrakech est devenu un des plus grands festivals du cinéma. Enfin à part les festivals de Canne, de Venise, de Toronto entre autre celui de Marrakech est l'un des plus grands. En plus il y a de très bons hôtels à Marrakech, cette ville est très agréable. C'est un festival qui a des moyens énormes auxquels, on ne s'y attend pas en venant au Maroc. Il y a une grande salle avec une projection bien faite. Il y a toutes les conditions nécessaire. Et je crois que c'est bien d'avoir de la part de SAR le Prince Moulay Rachid, président de la fondation du festival avec lequel on a eu l'occasion de diner, cette aide au cinéma marocain. Et je trouve que c'est un grand changement par rapport à la dernière fois que je suis venu au Maroc. Et on est toujours content de voir, surtout pour nous professionnel de cinéma, cet intérêt pour la culture. Quel regard portez-vous sur le cinéma dans votre pays ? Le cinéma portugais est un cinéma qui est en crise et qui produit 12 films par an. Tous les pays sont en crise. Cette dernière a un mauvais impact sur la culture. C'est malheureux mais c'est comme ça. Mais il y a des jeunes réalisateurs qui font du bon cinéma. Aux Etats-Unis, il est difficile de monter du cinéma indépendant. Car pour cela, il faut avoir un crédit des institutions bancaires et en ce moment cela est difficile. Et puis il y a les grands cinémas de studio. Je vois qu'ils font de plus en plus des films qui ne parlent de rien et qui sont réalisés par d'énormes effets spéciaux et des acteurs aux salaires faramineux. Moi, j'aime bien le cinéma indépendant.