La faible représentation des ex-PSD au sein du nouveau bureau politique de l'USFP suscite la déception. Saoud El Atlassi, ancien membre de l'ancien PSD, s'explique. ALM : Cinq membres de l'ex-PSD briguaient des sièges au sein du nouveau bureau politique de l'USFP. Mais seulement Aïcha Lekhmass a réussi à siéger au sein de cette instance exécutive. Comment expliquez-vous ce résultat ? Saoud El Atlassi : Cela est dû au manque d'une culture unitaire au sein de l'USFP. 3 ans après la fusion du PSD avec l'USFP, ce dernier n'a pas su encore enraciner cette culture. C'est à travers cette culture que l'on peut espérer concrétiser l'espoir de réunir les partis de Gauche. L'opération de fusion est restée formelle, elle n'a pas été assimilée par les Usfpéistes. Nous avons déjà remarqué que, même au sein des sections du parti, il y avait un manque d'enthousiasme, voire de pertinence. On a senti que, ici ou là, les anciens membres du PSD étaient restés en marge des instances dirigeantes locales. Maintenant, lors du dernier congrès, nous avons constaté que celui qui a voté n'était pas conscient de la nécessité politique impérieuse de représentation des gens du PSD au sein du bureau politique du parti. Le congressiste a obéi à une seule consigne de vote : reconduire un certain nombre d'anciens membres du bureau politique. Et malheureusement, dans cette même consigne, on n'a pas pris en considération la nécessité de reconduire Mohamed Habib Talbi, un symbole du PSD et de la Gauche en général. Pas plus, d'ailleurs, que l'ex-secrétaire général du PSD, Issa Ouerdighi, ou plus encore l'ex-OADP Mohamed Lemrini. On n'a pas su hisser l'idée de représentation de l'ex-PSD au niveau de principe, avec toutes les retombées que cela peut avoir sur l'avenir de la Gauche. C'est là le fond du problème. Tout le monde s'accorde à dire que l'élection des instances dirigeantes de l'USFP s'est déroulée dans la transparence. Contestez-vous le verdict des urnes ? Il n'a jamais été question pour nous de contester les résultats des urnes. Je ne mets pas en question la composition du nouveau bureau politique de l'USFP. Au contraire. Je félicite toutes celles et tous ceux qui ont eu la confiance des électeurs. Je les considère tous dignes de cette confiance. Et je ne peux que saluer leurs compétences. Mais il ne faut pas oublier que, malgré tout, il y avait une consigne de vote. La préoccupation prédominante était de sortir l'USFP unie du congrès. Il y a eu une déclaration finale consensuelle et une direction dont le socle était composé de quatre grands candidats. Cela veut dire qu'il y avait une consigne de vote. Cette consigne de vote devait intégrer la nécessité de représenter les ex-PSD. Que feriez-vous pour faire valoir vos revendications ? Le bureau politique de l'USFP doit agir pour rester fidèle à son engagement moral de l'intégration du PSD et en même temps pour donner un signal réconfortant envers les autres composantes de Gauche. En ce qui nous concerne, on est des Usfpéistes. Nous allons agir naturellement au sein des espaces qu'offre l'USFP au niveau central et local pour défendre toujours l'idée de grand parti de Gauche.